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dimanche 29 avril 2012

A la rencontre de Pascal Bride.

Après quelques hésitations liées à la météo, je décide de partir malgré tout pour un parcours assez montagneux en aller-retour, dans le but de rencontrer un "ultra" dont je suis les exploits depuis un moment via internet. Après les chaleurs d'hier, le ciel est bien gris et l'humidité très présente. Je m'élance en espérant passer entre les gouttes, annoncées plutôt dans l'après-midi. (...)



Départ 7h30, le vent est nul et la douceur relative, avec 16°C. L'itinéraire passe par Gerbépal et le col de Martimpré pour un échauffement en douceur, puis par Xonrupt où je me retrouve au pied du col de la Schlucht. Je ne tape pas trop dedans pour le gravir, sachant que la matinée va être longue. Néanmoins, les sensations sont bonnes ... Je double le 1er Hollandais du jour qui me demande dans un souffle si on est bien sur la route du col !
Le lac de Longemer, calme et sauvage ...
Passage à la Roche du Diable.
Puis je franchis le panneau "Altitude 1000", qui marque une rupture de pente : le reste de l'ascension est plus facile jusqu'au Collet, et en faux-plat pour les 2 km restants, où l'on peut facilement remettre la plaque en course. Pas aujourd'hui !
Vue sur la vallée des lacs en contrebas.
Bascule en Alsace.
La perspective d'une longue descente de 18 km et un léger vent m'incitent à remonter les fermetures. Certains virages seront même humides, preuve que quelques gouttes étaient tombées récemment. La grisaille gâche un peu la vue. Pourtant on distingue sans mal la Forêt Noire, chose parfois impossible par grand beau.
Au fond, légèrement à droite : le Petit Ballon.
La descente se fait essentiellement en forêt, appréciable en été, avant de déboucher sur un balcon offrant une vue imprenable sur la vallée de Munster.
Vue sur Munster
La traversée de Munster n'est pas très agréable, la faute à des pavés, mais je ne vais pas me plaindre après avoir affronté ceux de Paris-Roubaix ! Je m'arrête un instant pour admirer une cigogne faisant (ou réparant) son nid.


Je file ensuite vers Wihr-au-Val puis Soultzbach au pied du Petit Ballon. 
Riesling, pinot gris, gewürztraminer, ... : c'est ici !
Ce sommet n'est pas à prendre à la légère malgré son nom un brin péjoratif : il présente 3 versants difficiles (Wasserbourg, Luttenbach et Sondernach). Celui du jour, par Wasserbourg, propose un D+ de 713 m en 10 km, avec les 2 premiers km faciles et une courte descente à mi-parcours, ce qui laisse deviner les % à affronter !
J'ai prévu de rencontrer ici Pascal Bride qui a annoncé un méga entraînement sur les pentes du Petit Ballon : 12 h non stop d'ascension par le même versant !!!
Je repère sans problème sa voiture, puis pars à l'assaut de l'ascension, en espérant le croiser bientôt. Je me coltine donc la très raide traversée de Wasserbourg, puis les lacets suivants, qui, du fait de l'élévation rapide, offrent un beau point de vue sur le village.
Vue sur Wasserbourg.
Au tiers de la grimpée, Pascal apparaît au détour d'un virage : il redescend après avoir bouclé sa 2ème ascension. Demi-tour, je l'accompagne dans la descente jusqu'à son véhicule.
Pascal, un mec "ultra" !
Présentations : natif du Jura, Pascal est violoniste à l'orchestre de Strasbourg et vit à Mulhouse, son pays d'adoption. Agé de 54 ans, il s'est mis au vélo sur le tard (après un vague pari je crois), et plus particulièrement aux longues distances il y a 5 ans. Son truc : l'ultra-distance, des courses de 600, 1 000 ou 1 200 km non-stop ! Il prépare actuellement une course en Slovénie où il devra couvrir 1 200 km et 14 000 m D+ avec 2 nuits sans sommeil ! Pour ce faire, il chevauche une drôle de bicyclette, faite sur mesure, avec des bases asymétriques, des cotes allongées et des roues de 650. Ultra confortable et dynamique ...
Des lignes inhabituelles pour ce FKC.
Il a gentiment couvert 160 bornes hier et prévoit 10 ascensions aujourd'hui, soit la bagatelle de 200 km pour 7 130 m D+ !!! Hallucinant.
Nous discutons tranquillement pendant qu'il s'alimente et se prépare un nouveau bidon quand arrivent des membres de son club, venus comme moi le soutenir. 
Début de la montée.
Ses temps : 47 min (1ère) et 44 min (2ème), mais je n'ai pas de référence sur ce col. Son but n'étant pas d'établir des records, mais plutôt d'évoluer "juste sous le seuil" pour être capable de résister dans la durée. Nous voilà donc partis à 5, mais dès la 1ère rampe, terrible, dans le village, nous ne sommes plus que 2 ! Je signifie à Pascal que mon but n'étant pas de le ralentir, qu'il ne s'occupe pas durablement de moi, mais le rythme semble lui convenir et nous continuons l'escalade en discutant par intermittences, les % à affronter nous forçant fréquemment au silence. Ultime surprise comblant manifestement le champion de joie, un des membres de son équipe suiveuse pour son prochain raid, Jacky, nous prend en photo à plusieurs endroits... Je pioche un peu dans les 300 derniers mètres de la 1ère partie de l'ascension, où une courte descente me fait le plus grand bien. Un vent d'enfer nous attend pour la suite. Tout d'abord légèrement protégés par la forêt, la partie finale s'accomplit dans une ambiance digne du Mont Ventoux ! Des rafales déstabilisantes nous font zigzaguer, ce qui augmente la difficulté. Un virage nous permet d'avoir le vent favorable quelques temps, mais la dernière épingle est terrible, et les 500 derniers mètres se font au courage (pour moi). J'atteins le sommet avec une vingtaine de mètres de retard sur mon compagnon, assez fier d'avoir résisté sur toute l'ascension ! Le temps : 45 min, super !!!
A la sortie de Wasserbourg

 



La suite du 1er mur ...
 


Après un léger replat, cela repart de plus belle.
 

On rigole, mais le vent est terrible !
 


Légèrement décroché ...
 

Dernière rampe !
 



Quel zéph ! C'est l'Ventoux, ou bien ???

Merci Jacky pour ces très belles photos !

Vue au sommet sur le Hohneck ...
... et de l'autre côté, sur la plaine d'Alsace.
Le temps de passer un coupe-vent et de donner mon mail à Jacky, je pars pour la descente, précédé par Pascal, qui, lui, est redescendu directement. On se retrouve à son véhicule pour une énième photo souvenir.
Pascal, un mec vraiment sympa !
Lui va continuer son défi, mais l'heure est venue pour moi de rentrer. Bonne chance à toi, Pascal, et bon courage en Slovénie. 
Mon retour va s'effectuer sur l'exact tracé de l'aller, je n'ai plus le temps de rallonger par le col du Linge et le col du Calvaire comme je l'avais un temps envisagé. Le vent est très présent dans la vallée aussi, je rejoins Munster en l'affrontant péniblement de face : les cuisses n'auront pas droit au moindre repos dans la vallée.
Au loin, les sommets encore enneigés.
Au pied du col.



D'abord en faux-plat jusque Stosswihr, la route ne présente guère de difficulté jusqu'au sommet, la pente ne dépassant jamais les 5%. Oui mais, le vent, ainsi que les km et les difficultés déjà avalés se font sentir et je n'arrive pas à tenir le braquet que j'emploie habituellement ici : je mouline donc un poil moins vite sur le pignon supérieur et trouve un rythme régulier que je parviendrai à maintenir jusqu'au sommet.
Au dessus de Soultzeren
 
Je double 4 hollandais(es) un peu planté(e)s et m'enfonce dans la forêt où des rafales soufflent avec force. C'est alors que j'arrive à hauteur d'un "véhicule" pour le moins insolite, motorisé à la force des bras par un homme sans doute handicapé qui force l'admiration !
Moi je dis : chapeau bas !
Les % n'ont rien d'effrayant, mais que cette ascension est longue ! Surtout aujourd'hui d'ailleurs ! Ouf, en apercevant les sommets entre les arbres, je sais que la bascule n'est plus très loin.
Petit Hohneck et Hohneck.
Le retour est proche !
Il ne me reste plus qu'à redescendre le col de la Schlucht, à remonter Martimpré et à redescendre jusque Corcieux pour boucler les 138 km et 3 003 m D+ en 5h31, heureux d'avoir pu côtoyer un champion humble.
Et dire qu'à l'heure où j'écris ces lignes, Pascal doit toujours être en train d'affronter la pente ...







4 commentaires:

  1. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le récit, magnifique rencontre grâce aux réseaux sociaux :-)
    Juste petite précision je crois que Pascal est altiste et non violoniste ;-)
    Pour le handbike, j'ai un copain handicapé qui en fait aussi, il a un très bon niveau, avec sa femme (valide, circulant en trike pour être à la même hauteur ) ils ont été faire des cols en himalaya, rien que ça, après la traversée des pyrénées :-)

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  2. Excellente sortie en compagnie d'un gars "ultra" sympathique. Et chapeau pour ton premier "3000" de l'année.

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  3. Belle rencontre entre mordus du vélo , saloperie de vent du sud !!!un bien beau dénivelé pour toi , la rééducation avance très vite ! super la saison en sera bien meilleure pour toi et nous lecteurs de ton blog

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    1. Salut Olivier, je considère mon genou guéri ! Je suis loin du niveau de Pascal, avec qui nous avons brièvement parlé de toi. Pour lui aussi, tu es un mec incroyable ... Aujourd'hui, le Ventoux était dans les Vosges !!!

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