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jeudi 6 septembre 2012

Le Tour des Vosges ...

... ou l'histoire de mon premier "300".
Cela fait environ 2 ans que je fomente cette idée un peu folle, qui m'est venue suite à la lecture de cyclo blogueurs du genre enragés qui m'ont sérieusement motivé, et qui m'ont amené à penser que j'en étais finalement peut-être aussi capable. Le plan consiste donc à franchir le cap des 300 km d'une traite, tout en épousant au mieux les limites géographiques du département. Une fois ma décision prise, encore fallait-il trouver la "bonne fenêtre de tir", tant au niveau familial que météo : ce sera finalement le mercredi 5 septembre. C'est parti pour une sacrée virée de presque 12h pauses incluses !

Tout d'abord, l'organisation est un peu plus lourde qu'à l'accoutumée, puisqu'étant en autonomie complète, il ne faut négliger aucun détail qui puisse transformer l'aventure en galère totale. Aussi donc je prévois de partir avec une poche à eau + un bidon magnum pour la boisson, à remplir en cours de route. Ce sac contiendra mes sandwiches et barres énergétiques maison + compotes, ainsi que le matériel de réparation habituel + une chambre à air supplémentaire. Côté vestimentaire, je pars avec des manchettes, une veste sans manches et des gants en soie pour le départ + des gants traditionnels pour la suite ainsi qu'un gilet réfléchissant pour le matin, et un éventuel retour tardif. Enfin, je me suis scanné les portions de carte Michelin du "Far West", autrement dit la partie occidentale du département qui m'est moins connue, à consulter si besoin aux carrefours litigieux.
Le départ est donné.
Bardé de cet indispensable mais pesant équipement, je donne mes 1ers coups de pédale peu avant 7h, non sans avoir avalé un copieux petit déjeuner au préalable. Le début du parcours est le plus escarpé, avec 3 cols en guise d'échauffement, aux difficultés croissantes : Martimpré et Haut de la Côte, assez faciles, puis Grosse Pierre, plus raide, pour parvenir au point culminant du jour, atteint en 1h. Je les monte prudemment sur la réserve, histoire d'en garder sous le pied pour cette longue journée. La fraîcheur n'est pas gênante pour les montées à l'ombre, mais mes doigts sensibles au froid s'engourdissent dans la descente de Grosse Pierre et dans la vallée qui n'a pas encore vu poindre le soleil ...
Gérardmer à l'aube.

Les Bas-Rupts, à l'attaque de Grosse Pierre.

Descente vers La Bresse.

Saulxures sur Moselotte
La moyenne remonte sérieusement, c'était prévisible, dans ce long faux-plat descendant jusque Remiremont. A Cornimont, j'ai la surprise d'apercevoir une amie d'enfance qui arrive sur son lieu de travail ! Géraldine ne tarde pas à me reconnaître aussi et une courte conversation s'engage. Les occasions de nous rencontrer deviennent hélas très épisodiques, mais il est toujours agréable de pouvoir prendre des nouvelles, autres que virtuelles, même si facebook, il faut le reconnaître, aide à rompre l'éloignement. A la prochaine Gégé !
A Vagney, je m'enfonce dans une nappe de brouillard qui rappelle que l'automne arrive bientôt. Heureusement, elle disparaît dès que j'atteins les hauteurs de Remiremont, à Fallières, où je file vers la Vôge, la zone sud du département formée de plateaux à l'altitude intermédiaire, contrairement à la zone montagneuse, à l'Est, la surface restante étant appelée la plaine. Ça y est, la douceur et le soleil s'installent, et une brise légère me pousse gentiment de 3/4 dos. Je sais malheureusement que mon allié du matin sera mon ennemi cet après-midi ...
Vagney dans le brouillard.

Rue des arcades, Remiremont.

Route de Fallières.
Xertigny, Bains les Bains, je roule allègrement sur la "Route Thermale" reliant toutes les villes d'eau du secteur (Vittel, Contrex, Plombières, Bourbonne, ...), dans une rectitude assez rare dans le coin, avant de bifurquer vers Darney.
Forêt de Bonnefontaine.

Alentours de Xertigny.

Direction Bains les Bains.

La Vôge.
Le profil est toujours vallonné, avec néanmoins quelques côtes plus prononcées, dont celle de Gruey les Surance, longue de 2 km, au cours de laquelle je franchis le 100ème km en 3h35 (1 114 m D+) sans avoir l'impression d'avoir "tapé dedans". Cette portion très boisée est très agréable bien que je m'y retrouve bizarrement vent de face à plusieurs (courtes) reprises, et me rappelle quelques éditions de "la Route Verte", à l'époque encore récente où cette cyclo était disputée au départ de Vittel. Cette magnifique forêt fut dévastée en 1984 par une terrible tornade, qui fit également des ravages dans les villages environnants : près de 30 ans plus tard, la nature a repris ses droits, seul un œil averti pourrait en distinguer les cicatrices.
Peu avant Gruey les Surance.

Forêt de Darney.

Darney.
A la sortie de Darney, je m'arrête un instant devant le monument franco-tchécoslovaque érigé en l'honneur de la naissance de ce défunt pays en 1918, paraphée ici même, et en l'honneur de ses combattants. Puis je poursuis sur la route de Monthureux sur Saône jusqu'au croisement vers Bleurville.
Monument franco-tchécoslovaque.

Route de Monthureux.

Route de Monthureux.

Bleurville.
C'est ici que cela commence à se corser : du fait de ce changement d'azimut, j'ai désormais le vent de face ou de 3/4 face, et il en sera quasiment ainsi pendant 60 km ! Ceci dit, j'emprunte des petites routes parfaitement entretenues où la circulation est proche du néant qui me mènent à Martigny les Bains puis St Ouen les Parey, aux confins du département, où je choisis de faire ma pause casse-croûte à la faveur d'une aire de jeux qui me semble appropriée. Après 150 km en 5h23 (1 663 m D+), j'ai l'impression d'avoir bien géré mon effort, sans coup de pédale superflu. Mais quelle sensation bizarre de se dire que ce n'est que la mi-parcours !
Route de Martigny les Bains

Sérocourt

A fond !

Route de St Ouen les Parey.

La Vacheresse et la Rouillie

St Ouen les Parey.

Pause casse-croûte.
La reprise me mène vers des patelins dont j'ignorais l'existence. J'adore la campagne et ne pourrais m’accommoder d'une vie citadine, mais la proximité d'une ville me semble indispensable dans la vie de tous les jours, pour la scolarité des enfants, etc ... Là, j'avoue, c'est la France profonde, la cambrousse, et ces bleds plantés au milieu de nulle part me semblent réellement paumés. Le gens qui y vivent, que ce soit un choix ou pas, ont la paix ici, c'est une certitude ! On y trouve quand même des maisons récentes, au milieu de fermes délabrées, pour certaines, ou en activité, pour d'autres ... Je passe une 1ère fois sous l'A31 en remontant vers Neufchâteau, tout en stressant légèrement en voyant ma vitesse contrariée par la bise : même si l'objectif est simplement de rentrer, j'aimerais y être dans les horaires que je me suis impartis.
1er passage sous l'autoroute.

Aingeville.

Côte de Malaincourt.

Secteur de Beaufremont.

Entre Certilleux et Neufchâteau.

Rebeuville.
Malgré quelques travaux, la traversée de Neufchâteau est une formalité. S'ensuit une dizaine de km sur une nationale pas très intéressants, jusque Soulosse sous St Elophe, où je bifurque à l'Est, endroit marquant moralement et visuellement (sur la carte) le début du voyage retour.
Neufchâteau.

Soulosse sous St Elophe.
Le vent, trop peu souvent favorable à mon goût, et les innombrables côtes commencent à peser dans les jambes ... Je m'arrête à Removille pour un ravitaillement complet en eau, grâce à une fontaine bien fraîche et abondante, avant de franchir à nouveau l'A31, en l'enjambant cette fois, puis je dépasse le cap des 200 km aux abords de Dommartin sur Vraine après 7h13 de vélo (2 077 m D+).
Autigny la Tour.

Harchéchamp.

Peu après Removille.

2ème passage sur l'A31.
A Oëlleville, des travaux m'empêchent de suivre mon itinéraire, mais, tout en roulant, je m'élabore en 2 temps 3 mouvements une petite déviation qui ne s'avèrera pas trop pénalisante en km. Celle-ci me mène à Poussay, célèbre pour sa foire agricole, dont la 1ère édition remonte à ... 1 575 !
Juvaincourt.

Aux abords de Poussay.
Peu après, je retrouve ma route vers Charmes, mais je pioche, tant moralement que physiquement. Je me focalise sur le vent, je peste contre la route qui me semble toujours monter, j'ai mal partout : aux jambes, aux bras, au dos ... et au postérieur. Bref, je traverse une phase pénible, au cours de laquelle tout semble interminable voire difficilement surmontable. Je savais que ce moment d'introspection arriverait tôt ou tard, comme je savais aussi qu'il finirait par passer, quand la ligne d'arrivée se rapprocherait. Mais cela paraît long quand même, surtout que se profile désormais la partie redoutée qui conduit vers Rambervillers : un véritable toboggan de 25 km, ou de montagnes russes, au sommet desquelles le vent fouette avec virulence. De plus, le ciel s'est voilé, il fait presque gris : je serre donc les dents et c'est avec un certain soulagement que je rallie Ramber, car même si la fin du parcours est plus montagneuse, je sais aussi que je récupèrerai le concours du vent pour les 20 derniers km.
Canal de l'Est à Charmes.

Vers Moriville.

Vers St Genest.

Interminable toboggan.

Vers Romont.

Rambervillers.
Le col du Haut du Bois, qui n'a rien d'insurmontable, est passé moins vite que d'habitude, mais contrairement à ce matin, ce n'est pas le souci d'économie, mais la fatigue qui me ralentit. Ensuite, c'est presque de l'allégresse ! Mon "cucul" est toujours aussi douloureux, mais aidé par un Eole enfin bienfaisant, et par l'idée d'un retour imminent, la lassitude se fait presque oublier. Une descente ... St Michel ...quelques bosses ... St Dié ... Taintrux ... Reste le Grand Remblai qui ne passe pas si mal. Euphorique, je grimpe même les 200 derniers m au sprint sur la plaque !!!... avant de me rasseoir et de regretter illico mon hardiesse, mes cuisses rendant l'âme.
La Salle : tiens des montagnes !

Route du Grand Remblai.

Ce bon vieux Mont Thiriville.

Corcieux City !
Heureusement l'arrivée est toute proche, et quelques minutes plus tard, je descends de ma machine, fourbu et heureux : 308 km en 11h11 pour 3 118 m D+ (étrangement openrunner ne donne que 2 650 m D+ : étonnant, car d'habitude, ça colle), ce qui donne un honorable 27,5 km/h de moyenne (ou 26 km/h en comptant les arrêts). Une journée mémorable dont je ne me serais pas cru capable il y a encore quelques mois !

Le parcours en détails :

8 commentaires:

  1. Chapeau m'sieur Perrin beau parcours !!

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  2. eh bien voilà premier 300 rondement mené ;-) et sans beaucoup de pauses !
    De plus jolie logique de parcours (le tour d'un massif)
    Finalement tu n'as même pas fait 12h de vélo, tu pourras donc attaquer un 400, au mois de mai ;-)
    Bravo à toi !

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  3. Allez, encore un qui va se retrouver au départ de PBP sans s'en rendre compte. Faut faire attention avec ces longues distances, c'est vite addictif, et on en veut toujours plus...
    En tous cas, partir pour un premier 300 en solo, c'est courageux. Bravo.

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    1. Merci !
      Mais mon addiction s'arrêtera à cette barre des 300 : physiquement, familialement et matériellement, je n'irai pas plus loin.

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  4. Voilà et de 3 ...pour le nombre de lecture que je viens de faire sur ta grosse rando ....rondement menée , belle maitrise aussi .Cela t'annonce une saison 2013 qui verra des sorties du même tonneau ! Respect et bienvenu au club ...

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  5. Bravo Lionel, comme tu as fini premier(sur 1), tu as le maillot jaune.
    Toutefois, j'ai mal aux jambes rien qu'en lisant ton récit !
    Moi je me contente du Ventoux (à pied).

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    1. Ah le Ventoux ! Son massif doit receler 1000 balades. J'espère bien y retourner l'année prochaine ... Profite bien de l'automne pour randonner, avant de chausser tes raquettes !

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