Le blog de Lionel: Le charme de la plaine

Fenêtre vélo restreinte ce WE pour une boucle originale et inédite à l'Ouest d'Epinal, mon point de départ du jour. Le départ en solo est donné dans une fraîcheur bien marquée, accompagnée de bancs de brume limite givrants qui me glacent temporairement les doigts : c'est qu'on n'avait plus l'habitude ! Pour sortir d'Epinal je me dirige en direction de Chavelot, le long du canal de l'Est, qui contribue aux nébulosités matinales. (...)

La route se poursuit rectilignement jusque Nomexy, par Thaon et Igney, des sites industriels historiquement riches, à l'époque des tissages Boussac, mais dont le lustre a hélas bien décliné aujourd'hui. Le secteur a su rebondir depuis, avec des zones d'activités qui semblent dynamiques, pourvu que ça dure ... Le soleil reprend ses droits, à la faveur d'une légère élévation, tandis que je double un petit groupe de cyclos locaux, qui après les salutations d'usage, n'insiste pas trop pour prendre ma roue ... Après Nomexy, je change d'azimut, direction Mirecourt, sur une portion où je n'ai jamais posé mes roues. C'est gentiment vallonné, le paysage est alternativement champêtre ou boisé, en forêt, où des panneaux indiquent d'ailleurs que la cueillette des champignons est formellement interdite, pour des raisons que j'ignore et que j'espère non radioactives. Bizarre ... J'y découvre des villages plutôt paumés dont je ne soupçonnais pas l'existence, n'y ayant jamais traîné mon cartable ou mon vélo ... Mais que c'est joli ! Des coteaux illuminés de soleil, mais dépourvus de vignobles, se succèdent au gré des nombreux virages qui ôtent toute monotonie au secteur, d'autant que je le découvre. Une belle côte, digne d'un mini col, offre un paysage bucolique sur Gugney aux Aulx, avant que le brouillard ne fasse hélas son retour sur le reste de la portion menant à Mirecourt, où, miracle, le ciel s'ouvre provisoirement de nouveau. Difficile d'avoir des repères dans la grisaille : cela descend au début, puis s'enchaîne la sensation de piocher qui semble indiquer, indubitablement, mais sans que cela puisse être vérifiable, que cela remonte un peu ...

Ecluse à Chavelot, sortie d'Epinal.

Igney.

Nomexy.

Route en direction de Mirecourt.

Vers Bettegney St Brice

Gugney aux Aulx (et non au zoo!)

Aïe, le brouillard, vers Jorxey !

Bref, me voilà dans la cité de la lutherie, que je traverse péniblement à cause de travaux de voirie. Le Madon, bien connu pour ses sautes d'humeur inondantes, distille aujourd'hui gentiment son flot de douces notes, tel un Stradivarius parfaitement accordé.

Le Madon à Mirecourt.

Mais à Mattaincourt, me revoilà plongé dans la brouillasse ! Je prends donc mon mal en patience jusqu'à l'approche de Ville sur Illon, où notre étoile préférée reprend définitivement le pouvoir. Je longe, puis croise le Madon qui ne cesse de serpenter, avant de traverser la cité natale de mon ami J-Charles, supporter indéfectible des AG2R et ancien coureur au palmarès de sprinter bien fourni, désormais boucher préféré des Forfelets.

Vers Valleroy aux Saules, le soleil perd momentanément la bataille ...

... Avant de crier définitivement victoire vers Begnécourt.

Secteur des Ableuvenettes.

Dans le village, après être passé devant le musée de le brasserie que je ne photographie pas pour ne pas faire d'envieux (en fait, le bâtiment est moche), j'opère un détour jusqu'au char Champagne qui rappelle la bataille de Dompaire, en 1944, et ses actes de bravoure face à l'ennemi allemand pourtant supérieurement armé.

Champagne, Roubaix, pas la même artillerie !...

Char Champagne.

Tout est dit.

De là, je repars vers Epinal via Harol, dont j'évite pas côte, puis Girancourt. Je fais ensuite une brève halte touristique au bord du lac de Bouzey, avant de regagner la cité des images pour conclure cette belle boucle de 84 km et 782 m D+ en 2h53. Un parcours abordable, sans difficulté, qui m'a convaincu, s'il en était encore besoin, que la plaine vosgienne ne manque assurément pas de charme, et vaut, elle aussi, le détour !