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lundi 23 juin 2014

Mulhouse - Planche des Belles Filles

Les Vosges seront de nouveau à l'honneur en juillet prochain durant le Tour de France, avec 3 jours dans le massif vosgien, dont une arrivée et un départ de Gérardmer et l'étape reine du 14 juillet, étape qui, soit dit en passant, aurait mérité de faire l'objet de "l'Etape du Tour" organisée par ASO, grand messe annuelle du cyclosport attirant plus de 10 000 cyclistes sur le parcours des pros. C'est cette dernière que nous sommes allés, Matthieu et moi, reconnaître in extenso samedi dernier, grâce au concours d'Eric et Marceau, nos chauffeurs-suiveurs qui nous ont conduits, accompagnés et soutenus toute la journée. Voici donc un petit décryptage de ce parcours montagneux qui devrait donner lieu à un beau feu d'artifice !

Tout commencera avec un départ fictif au centre de Mulhouse et une traversée de l'agglomération à allure réduite. Quant à nous, nous démarrons d'un parking de la banlieue et accédons assez rapidement à la départementale où sera donné le départ réel, en direction d'Ensisheim. Le soleil est radieux, il le restera toute la journée, et le vent plutôt marqué renforce la sensation de fraîcheur. Olivier, le 3ème mousquetaire, n'a pas résisté à la tentation de pédaler avec nous sur la 1ère moitié de l'étape, avant de rentrer directement au bercail où d'autres obligations l'attendent. C'est donc en trio que nous attaquons les 1ers km, vraiment tout plats dans la plaine alsacienne, à travers champs d'abord, puis le long des vignes lorsque nous nous rapprochons des contreforts vosgiens.
Les coaches au départ : une longue journée pour eux aussi se prépare !

Athos, Porthos et Aramis

Le début du parcours, que je ne connaissais pas.

Départ réel !

Vieil Armand et Grand Ballon, au loin.

Photo traditionnelle.

Les vignes à l'approche de Soultzmatt.
Après 25 km d'échauffement tranquille, on traverse Soultzmatt, et on attaque le 1er col de la journée : le Firstplan. Répertorié en 2ème catégorie, c'est une bonne mise en bouche avant le menu copieux du jour. D'une longueur de 8 km, il présente une pente régulière entre 5 et 7%, qui ne devrait cependant pas obérer le capital énergie pour les réjouissances à venir.
Nous restons groupés pour cette 1ère ascension, au cours de laquelle nous sommes doublés par un cortège de voitures de collection, avant de basculer vers la vallée de Munster, où une portion de Nationale nous attend.
Col du Firstplan.

Concentré, le gars !

Tranquille ...

Col du Firstplan.

Au sommet.

Transition vers Munster.

Immédiatement après, on embraie sur la montée du Petit Ballon, qui n'a de petit que le nom. Une ascension classée 1ère catégorie à ne pas prendre à la légère, avec un inclinomètre coincé pendant 10 km entre 8 et 10%, sauf sur quelques hectomètres à hauteur de la ferme-auberge du Ried, peu après la mi-pente, le tout sur une route bosselée et étroite. Je parviens à garder le rythme de Matthieu quelque temps, puis celui-ci envoie les watts et s'éloigne progressivement, tandis qu'Olivier se trouve ... à court de blagues un peu derrière. Néanmoins, j'ai clairement l'impression de progresser correctement, ce que confirment un rapide coup d’œil sur ma cassette et des relances en danseuse qui me semblent efficaces. Au Ried, un replat permet de souffler très temporairement, puis après une dernière ligne droite en forêt, on débouche sur la chaume où le paysage s'ouvre magnifiquement. J'aperçois Matthieu que j'avais perdu de vue au bout d'une ligne droite et poursuis mon effort tout en profitant du panorama. Gare éventuellement au vent dans ce secteur, il peut parfois souffler puissamment et en rafales. Un dernier coup de reins et je parviens au sommet en 42' et 2'30 après Matthieu, soit 3' de mieux que mon meilleur chrono ici : mon impression en cours d'ascension était donc bien fondée. En combien de temps le Petit Ballon sera-t-il gravi le 14 juillet ? Probablement moins d'1/2-heure ... Au passage, dommage que le parcours n'emprunte pas le versant Wasserbourg du Petit Ballon, à l'embranchement duquel on passe pourtant en descendant le Firstplan : plus raide, il aurait de plus permis d'éviter la grand route.
Petit Ballon.

Petit Ballon : arrivée au Ried.

Petit Ballon : sommet en vue.

Petit Ballon.

Petit Ballon.

Petit Ballon.

Petit Ballon.

Petit Ballon.

Petit Ballon.

Petit Ballon, Oliv en termine.

Et de 2 !

Petit Ballon : vue sur le Schnepfenried.

Après un rassemblement général (on avait aussi perdu un court moment Marceau !), toute l'équipe file vers Sondernach, sur une descente parfois un peu scabreuse (ne pas oublier que nous sommes sur une route forestière !), pour un enchaînement que nous connaissons bien avec le difficile Platzerwasel, lui aussi classé en 1ère catégorie. Une ascension qui porte le nom du col en question, long de 7,5 km, mais qui se termine en fait en haut du Breitfist, avec un bon coup de cul supplémentaire à ne pas négliger après une brève descente. De longues lignes droites autour des 10%, un passage à 12% et 2 replats salvateurs sont préalablement au menu avant donc d'entrevoir la route des Crêtes et de franchir le point culminant de l'étape à 1 280 m d'altitude. Un col difficile, notamment dans l'enchaînement, mais aussi monotone. C'est une nouvelle fois au sortir de la forêt qu'on est récompensé de son effort avec une vue magistrale sur le Hohneck et ses voisins arrondis. C'est ici qu'Olivier nous quitte pour un retour at home via la route des Crêtes et le vent de face. Sympa de nous avoir accompagnés, l'ami, à la prochaine, et le plus vite possible !!!
Platzerwasel.

Platzerwasel.

Platzerwasel.

Platzerwasel.

Platzerwasel.

Platzerwasel.

Platzerwasel.

Collection de ballons : c'est la coupe du monde, non ?!

Vue depuis le Platzerwasel.

Vue sur le col d'Hahnenbrunnen.
Le Markstein.

Le Grand Ballon.

Arrivée sur la route des Crêtes.

Arrivée sur la route des Crêtes.

A la prochaine !

Grosso modo, la moitié du boulot est accomplie, tant au niveau du kilométrage que du dénivelé, mais pas forcément en terme de difficultés ... car je ne suis pas sans redouter les 2 dernières ascensions.
Matthieu et moi prenons donc la direction du Markstein sur un court secteur plat avant la longue, très longue descente vers Krüth. Une quinzaine de km paradoxalement assez pénibles puisque hormis sur les 2 1ers et 2 derniers km, la déclivité est insuffisante pour espérer se laisser couler, y compris en position aérodynamique. Impossible donc de se reposer, il nous faut pédaler et lutter contre le vent pour maintenir une vitesse de cheminement "décente" (!). C'est là qu'il nous manque un Olivier pour nous faire le train !
Descente du Markstein : le Treh.

Descente du Markstein : le Treh.

Descente du Markstein : le Treh.

Descente du Markstein.

Il y a foule sur les bords du lac de Wildenstein, c'est donc un peu plus bas que nous opérons notre mini arrêt casse-croûte, avant d'enchaîner avec le col d'Oderen (2ème catégorie), pour un retour éphémère dans le 88. Matt connaît bien le secteur pour l'avoir emprunté la semaine précédente aux "3 Ballons", course à laquelle il s'est brillamment classé 113ème sur près de 2 500 participants ! On fait le pied ensemble puis comme d'habitude mon équipier prend son envol, tel l'aigle des cimes, le coup de pédale efficace et aérien, pas vraiment perturbé par la 2nde partie du col plus coriace, tandis que ma progression, forcément, s'avère plus laborieuse.
Pied du col d'Oderen.

Col d'Oderen.

Col d'Oderen.

Col d'Oderen.

Col d'Oderen.

Col d'Oderen.

Col d'Oderen.
Nous abordons alors la partie la moins excitante de l'étape, qui doit nous mener jusqu'au Thillot. Une descente pas très rapide nous conduit tout d'abord à Travexin, hameau de Cornimont, puis s'ensuit le col du Ménil, insignifiant au point de ne pas être répertorié au GPM : il faut dire qu'il passe quasiment sur la plaque. Enfin, malgré un profil descendant, il nous faut de nouveau nous employer contre le vent pour parvenir au pied du col des Croix, 3ème catégorie, porte d'entrée vers la Haute Saône, et dernière "rigolade" avant les 2 derniers épouvantails. Long de 3,5 km sur des % assez digestes, il permet de basculer vers le redoutable final, là où le spectacle devrait être de toute beauté le 14 juillet prochain.
Beau chalet vers Ventron.

Col du Ménil.

Col des Croix.

Col des Croix.

Vue sur Le Thillot.

A la sortie de Servance, c'est clignotant à gauche, direction Miellin, dont l'accès est vallonné mais globalement montant. L'impatience d'en découdre avec le terrible col des Chevrères (un peu plus de 3 km seulement, mais 328 m D+ et 1ère catégorie !) rend cette approche usante et un brin angoissante : avec 145 bornes et +/- 3 000 m D+ dans les guiboles, comment les cuisses vont-elles réagir ? ... La réponse arrive bientôt, avec la 1ère rampe >10%, qui donne le ton. Mais "faux départ" si j'ose dire, car dans la forêt une transition de quelques hectomètres "normaux" permet de souffler momentanément, avant que n'apparaisse une maison en contre-haut. En 2 lacets très rapprochés, il va falloir grimper là-haut ! Diable ...
C'est le début des hostilités, le compteur ne descendra plus sous les 12% avec un km é-pou-van-ta-ble : 14,9% de moyenne et 2 passages à 19% ...Inutile de préciser que c'est tout à gauche, en danseuse et que ma vitesse tombe sous les 10 km/h. Impossible pour moi de me rasseoir très longtemps, d'autant que dans cette position, l'inclinaison est telle que la roue avant décolle en tirant sur le guidon.
"O rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? "
Certes, je savais à quoi m'attendre, mais les % sont vraiment démentiels et demandent un effort maximal pour une efficacité ... discutable. Le palpitant tambourine à qui mieux mieux, les cuisses brûlent, même les bras me semblent vidés de toute force : c'est un moment douloureux à passer, un col que tout cyclo qui se respecte se doit d'accrocher un jour à son palmarès. Et dire que l'Angliru, fréquemment franchi sur la Vuelta, ou le Zoncolan sur le Giro, présentent des % encore plus élevés, sur des distances plus longues !!! Les leaders du Tour ne s'en effraieront donc sans doute pas trop, ils en ont vu d'autres ! Quant à savoir où ils pourront poser leurs roues sur cette route si étroite et probablement envahie de spectateurs, c'est une autre question ! Ceci étant, je prends mon mal en patience et gère tant que je peux cette montée infernale : le sommet finira bien par arriver ! ... Ça y est, le dernier km >11% est bien entamé, et l'ultime ligne droite, beaucoup plus facile à négocier, se profile. Je rallie le sommet où m'attend le reste de l'équipe, mais où on ne traîne pas pour cause d'attaque de taons !
Col des Chevrères : approche vers Miellin.

Col des Chevrères : approche vers Miellin.

Col des Chevrères : arrivée à Miellin.

Col des Chevrères : décorations à Miellin.

Col des Chevrères : décorations à Miellin.

Col des Chevrères : ça va chauffer !

Col des Chevrères.

Col des Chevrères : done !

Il faut se méfier du début de la descente jusque Belfahy, très abrupte, avec un virage à angle droit à ne pas rater, puis tout rentre dans l'ordre jusque Plancher-les-Mines, sur une route recouverte d'un beau bitume et offrant de beaux points de vue sur la vallée.
Bon, on y est ! YAPUKA se coltiner THE Planche, la cerise sur le gâteau. Un jour, quand même, il faudra la grimper "frais", avec une 50aine de km seulement au compteur, pour voir ... Aujourd'hui encore, je l'aborde un peu cramé, en tout cas bien entamé : les jambes ne tournent plus aussi bien que dans le Petit Ballon ce matin, c'est clair ! Au panneau qui indique le sommet à 5,9 km commence une ligne droite interminable, scindée en 2 parties : la 1ère monte à 8-9%, on sent déjà bien les cuisses, puis, c'est visuellement évident, un palier marque la 2ème moitié qui titre plutôt 12-13% : pas de la vulgaire bibine ! Matthieu a de nouveau déployé ses ailes et vole vers l'arrivée, alors que je lutte contre la gravité et ses lois implacables pour maintenir une vitesse mini à 2 chiffres. Quelques accalmies de la pente permettent de se détendre quelque peu, j'essaie d'y remettre du braquet, mais les relances sont un peu molles. Le soleil cogne dur, le vent est insignifiant et le bitume renvoie la chaleur, renforçant l'impression de fournaise. Mais cela ne me dérange pas, j'apprécie cette sensation euphorisante de liquéfaction en plein effort. Cependant, je préfèrerais la ressentir avec quelques % de moins ... Bon an, mal an, je me rapproche du sommet dont je n'ai jamais été si proche (dixit Eric non sans malice). A la dernière épingle, je sais que le parking est tout près et que la pente faiblit nettement. Matthieu vient à ma rencontre pour finir avec moi, sympa : il va s'offrir la rampe à 22% une 2ème fois ! Dans un ultime effort, je m'arc-boute sur mon vélo, je serre les dents pour finir dignement cette difficile montée en 30'30 (le record de Froome en 2012 est établi à ... 16'11 !!!).
Plancher-les-Mines.

Plancher-les-Mines.

Plancher-les-Mines.

Plancher-les-Mines.

Plancher-les-Mines.

Planche des Belles Filles.

Planche des Belles Filles.

L'aigle de Tolède, Bruyères !

Planche des Belles Filles, arrivée imminente !

Planche des Belles Filles : ça gratte !

Planche des Belles Filles : je tiens le bon bout !

Une belle équipe, quoique incomplète ...
En tout cas, merci Eric et Marceau !



Nous concluons cette magnifique étape de 168 km, 8 cols (mais seulement 7 répertoriés) et 3 900 m D+ en 6h43, soit 25 km/h en ce qui me concerne, et donc pas loin de 26 pour Matthieu. Evidemment, on ne résiste pas au plaisir de se faire la descente. Sinueuse, très pentue mais bien lisible, elle s'avère bien sûr ultra rapide, notamment la dernière ligne droite où le compteur s'affole jouissivement : on l'a bien mérité !
Il n'y a plus qu'à souhaiter un 14 juillet ensoleillé et chaud, pour que la fête soit totale et si possible, une victoire française ! Jouable, à condition d'avoir réussi préalablement à prendre ses distances avec Froome, Contador et compagnie ! Faites vos jeux !

Le parcours :


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