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dimanche 14 septembre 2014

Pailhères dans le brouillard

A défaut de WE ensoleillé et montagneux les jours-ci, voici le récit d'une assez fantastique journée de vélo datant du mois d'août dernier, et rappelant un peu, météorologiquement parlant, les Vosges. Une journée un peu spéciale, ayant nécessité une sérieuse ingestion de pâtes la veille, avec la réalisation d'un projet fomenté en début de séjour argelésien : en effet, après une approche en voiture jusque Prades (66), j'ai décidé de m'attaquer à un grand nom du Tour de France, un HC régulièrement emprunté depuis une décennie, et dont l'accès et, dans une moindre mesure, le retour, vont s'avérer, bien que je le susse, particulièrement escarpés.

11 août : Levé(es) aux aurores (mes nanas profitent de mon réveil matutinal pour assister à l'instant magique du lever de soleil sur la mer), ...




... j'arrive à la fraîche à Prades (+/- 350 m d'altitude), au pied d'un Canigou emmitouflé dans les nuages, et où je me gare sur le 1er parking de supermarché indiqué. J'enfourche mon fidèle destrier pour quelques km de plat jusque Cattlar, puis commence la longue, très longue ascension jusqu'au col de Jau. La route surplombe d'abord de superbes gorges, qu'elle remonte jusque Molitg les Bains, où elles deviennent carrément vertigineuses. Puis on s'enfonce dans la montagne pour traverser Mosset, très joli village médiéval juché au milieu de nulle part. Ça fait déjà 8 km que ça monte et ce n'est pas fini ... La route n'est pas bien large, mais qu'importe, il semblerait qu'il n'y ait guère que des moutons dans le secteur ! Les sensations sont très bonnes malgré le lest, nécessaire pour ce genre d'expédition, de ma poche à eau : je progresse donc sur mon triple plateau, mais à une vitesse toutefois décente, en essayant de ne pas (trop) puiser dans mes réserves.
Je devine le sommet du col recouvert de nuages, dans lesquels je vais bientôt m'enfoncer et qu'un léger vent semble vouloir chasser ... Cette ascension n'en finit pas de tournicoter avec des % assez conséquents. Désormais sans repères visuels, je parviens au sommet situé à 1506 m : le compteur affiche 28 km et déjà 1200 m D+ !!! Pour voir ce que je n'ai pas vu ...

Prades et le Canigou.

Col de Jau.

Col de Jau.

Col de Jau : Molitg les Bains.

Col de Jau.

Col de Jau.

Col de Jau Mosset.

Col de Jau.

Col de Jau : sommet dans les nuages ...

Col de Jau : altitude 1000.

Col de Jau.

Col de Jau.

Col de Jau.

Col de Jau.

Et d'un !
Je revêts rapidement mon coupe-vent et plonge à l'aveuglette dans la descente, persuadé de retrouver la lumière quelques km plus bas, d'autant que les prévisions météo sur lesquelles je me suis appuyé pour cette virée étaient formelles : soleil assuré ! Eh bien tout faux ! Le brouillard est tellement dense que la route en est rendue humide : autant dire que je négocie prudemment les nombreux virages en forêt jusqu'à l'embranchement marquant le début de l'ascension suivante.
Ça démarre fort avec 2 km > 10%, jusque Roquefort de Sault, 1er patelin traversé depuis 26 km, puis cela se calme jusque Le Bousquet, où je me prends une averse, alors que la pente reprend sur 2/3 km à +/- 7%, jusqu'au col de Garavel situé à 1256 m.
Roquefort de Sault.

Le Bousquet.

Col de Garavel. Au loin l'entonnoir qui restera pluvieux ...

Et de 2 !
Toujours dans la grisaille, je renfile mon coupe-vent que j'avais pris le soin d'enlever pour l'ascension et me lance pour une assez longue descente, ponctuée d'une gentille remontée au col des Moulis, anecdotique dans ce sens ...
Col des Moulis.

Et de 3, le plus facile du jour !
Mais qui peut bien habiter à Escouloubre les Bains ??? Des établissements tous abandonnés, témoignant d'une activité thermale passée, quelques véhicules et maisons manifestement entretenues, mais pas âme qui vive ... Si, un chien, somnolant sur le pas d'une porte, me regarde passer avec indifférence (tant mieux d'ailleurs, ces bestioles ne sont pas le meilleur ami du Lionel !), unique habitant visible de ce village fantôme, niché au fin fond de la vallée très encaissée de l'Aude, que je suis sur 5 km jusqu'au château d'Usson. Au pied de la vieille forteresse située sur un piton rocheux, commence la redoutable ascension du but de ma balade : le port de Pailhères (Ariège), avec ses 15 km pour 1200 m D+, répartis en 4 parties.
- La 1ère jusqu'au village de Rouze, que je prends par la voie directe, peut être empruntée par une variante en lacets proposant le même D+. Autant dire que ça gratte d'entrée !
Gorges de l'Aude.

Pied de Pailhères : château d'Usson.

Entrée dans Rouze.
- De Rouze à Mijanès, la route s'élargit notablement et se poursuit en une très longue ligne droite pas aussi facile qu'elle n'en a l'air.
Col de Pailhères, au loin le château d'Usson.

Col de Pailhères : Rouze.

Col de Pailhères : Mijanès.
- Après avoir traversé le dernier village, la pente se durcit. De longues lignes droites et quelques lacets à 9/10 % permettent d'accéder à une petite station de ski, si j'en crois les panneaux ! Car visuellement, un brouillard très humide et persistant empêche, hélas, toute contemplation.
Col de Pailhères : sortie de Mijanès.

Col de Pailhères : quelques congénères ... non francophones !

Col de Pailhères : "plus que" 600 m D+ !

Col de Pailhères : et dire que mon moteur manque de chevaux ...
- La dernière partie permet d'accéder aux alpages sur une route très étroite et particulièrement sinueuse, avec un enchaînement de lacets extrêmement resserrés dans une pente rarement < 9%. Malgré la fatigue qui commence à pointer, je n'emploierai jamais mon plus petit braquet et conserverai jusqu'au sommet une vitesse à 2 chiffres et sans zéro ! L'altitude augmentant, le brouillard semble vouloir se dissiper et le soleil se rapprocher. Malheureusement, le plafond nuageux s'avèrera se situer légèrement au delà des 2000 m et le spectacle visuel attendu n'aura pas lieu ...
Au sommet, 74 km parcourus et quasi 3000 m D+ engloutis (sacré coef, soit dit en passant !) : c'est pas le tout, il faut rentrer maintenant !!!
Col de Pailhères : très humide ...

Col de Pailhères ou Highlands ?

Col de Pailhères : début des lacets.

Col de Pailhères : et ça tourne ...

... tourne, tourne ...

Encore et encore ...

Ça monte aussi !

C'est pas fini !

Col de Pailhères : soleil ou pas soleil ???

... that's the question ...

... eh ben non ...

Et de 4 ... done !

Ce que j'aurais aimé voir "en vrai" !
Un lien avec de très belles photos.
Trempé de sueur et de condensation, je me couvre et repars en sens inverse non s'en m'être ravitaillé, pour la vertigineuse descente au cours de laquelle je vais particulièrement apprécier la signalisation au sol, repère visuel très efficace dans cette p... de brouillasse. Par temps sec et ensoleillé, il en eût été autrement, mais là, pas question de faire le zouave, d'autant que le froid, inévitablement, me gagne et me fait rapidement grelotter. Et dire que je pourrais me prélasser sur le sable ...
Je suis donc assez content de regagner le plancher des vaches pour repédaler et immédiatement me réchauffer, dans le faux-plat de la vallée remontant jusque Escouloubre les Bains, aussi dynamique qu'à l'aller !
Escouloubre les Bains.
Dans l'ascension du col des Moulis, je me reprends une averse de bruine qui me plombe un peu le moral : j'ai désormais hâte de rentrer ! Mais il y a cependant encore quelques coups de pédales à donner, pour remonter le col de Garavel d'abord, puis le col de Jau. Cette dernière ascension du jour, va s'accomplir sous la pluie et s'avérer interminable. J'aimerais accélérer un peu pour en finir plus rapidement, mais malgré des images subliminales et obsessionnelles de plage sablonneuse, le moteur devenu un peu poussif m'oblige à une cadence plus régulière sur les 11 km me séparant du dernier sommet du jour, franchi ... dans un brouillard toujours aussi épais.
Col des Moulis : vue sur la vallée de l'Aude.

Col de Garavel.

Col de Garavel.

Col de Jau : le Menhir de Counozouls.

Col de Jau : l'Aiguette.

Et de 7 : allez, direction le soleil !
Il n'y a maintenant plus beaucoup d'efforts à fournir pour redescendre vers Prades, où je retrouve des températures plus estivales après 150 km, 7 ascensions développant 4 300 m D+, et 6h58 de vélo, donnant une moyenne horaire assez faible résultant de mes descentes très prudentes. Car en terme de vitesse ascensionnelle, je suis resté fidèle à mes standards.
Descente vers Prades.

Le Canigou au retour.
Sitôt de retour au camping, devinez quoi ? Direction la plage, pour me réchauffer et me détendre avec un bon bain de soleil amplement mérité !

Le parcours :

 

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