Le blog de Lionel: La tournée des feuilles mortes

Avec cette météo printanière en ce 22 novembre, l'occasion est trop belle d'aller s'aérer positivement les neurones par le biais d'une virée au long cours. Par crainte d'avoir froid sur les hauteurs, et notamment dans les descentes, mais aussi un peu par fainéantise, je choisis pour une fois un parcours "plat" en direction de la plaine, avec le risque de me retrouver dans des bancs de brouillard épais. Les températures ont déjà largement dépassé les 10°C à 10h45, heure à laquelle je donne mes 1ers coups de pédales après m'être copieusement restauré. (...)

Sur ce parcours sans réelle difficulté, mais jalonné d'innombrables côtes, je décide d'essayer de ne pas trop flâner et de partir sur un bon rythme. Le départ est ultra classique et passe à hauteur de Biffontaine, Champ le Duc, Lépanges et Cheniménil. Rien de particulier à signaler sur cette portion archi connue et globalement descendante, sinon que la tiédeur est telle que j'enlève (définitivement !) les gants que j'avais prudemment choisi d'enfiler. Le petit vent de 3/4 face ne m'empêche toutefois pas de progresser avec d'excellentes sensations.

Sortie de Corcieux : la Roche du Corbeau.

Biffontaine.

Champ-le-Duc : vue sur Bruyères.

Lépanges : vue sur Laneuveville.

Je me retrouve ainsi à hauteur de mon pont préféré, à Jarménil, en à peine plus d'1 heure, puis poursuis vers Archettes, Arches puis Géroménil. J'ai l'impression que le vent se lève un peu, mais rien de bien méchant ... C'est surtout le profil qui se redresse sensiblement sur ce secteur, avec 3 côtes pour rallier Hadol puis Xertigny, non sans être passé à hauteur de la ligne de partage des eaux entre la mer du Nord et la Méditerranée.

Pont de Jarménil.

Entrée d'Archettes.

Hadol.

A l'approche de Xertigny.

Xertigny.

Du coup, ma moyenne horaire fléchit un peu, mais remonte très rapidement, car sitôt après, le parcours est notoirement descendant jusqu'aux Forges d'Uzemain. Les gens sont à table, je pédale dans une quasi solitude assez exaltante. Je me vide la tête, je me vide les jambes, j'en profite pour faire remonter le compteur au travers de paysages que je ne contemple finalement pas si souvent, la faute à mon attirance vers le massif. Sur des routes déjà empruntées par la "Route Verte", je poursuis vers Ville-sur-Illon, village natal de mon ami cycliste-boucher-chasseur Jean-Charles Voilquin, Vilain d'origine mais désormais Forfelet à 100%, ô combien gentil et passionné.

Passage forestier.

Forges d'Uzemain.

Aux abords de Charmois l'Orgueilleux, un petit air de Windows XP.

Depuis Charmois l'Orgueilleux, j'ai le vent favorable, ce qui rend les bosses plus faciles à négocier et donne l'impression d'être "facile". Mais à Nomexy, ce n'est plus tout à fait la même. Avec le vent 3/4 face presque jusqu'au bout, le retour ne va pas être de tout repos si je veux garder le cap horaire ! Je remonte tout d'abord la Moselle puis le Durbion, un de ses affluents ...

Charmois l'Orgueilleux.

Forêt de Charmois l'Orgueilleux.

Harol.

Ville-sur-Illon.

Déco GPS !

Vers Damas-et-Bettegney.

Forêt de Frizon.

Vers Frizon.

Frizon.

La Moselle et moi, aime-moi, émoi ...

Forteresse de Châtel.

... puis mes itinérances me font ensuite passer à hauteur de Vaxoncourt, Pallegney puis Bayecourt. Au village suivant, je m'autorise un petit détour pour me rendre "de visu" sur le site de la décharge, à Villoncourt. Pas très bucolique, me direz-vous. Certes, mais il en faut bien, malheureusement, bien qu'on soit toujours bien content que ce ne soit pas chez nous. Ainsi, forcément, sa mise en service a été l'objet de polémiques. Le site reçoit quotidiennement 400 tonnes de déchets qui ne peuvent être incinérés à Rambervillers. 2 sites que certains de nos cons citoyens toujours récalcitrants au tri sélectif devraient visiter au plus vite et qui font réfléchir sur ce qu'on jette dans nos poubelles ...

Vers Pallegney.

Domèvre.

Villoncourt.

La décharge.

Je reprends ensuite ma trace pour regagner mon point de départ. Les jambes commencent à peser un peu et la fin du parcours comprend une reprise d'altitude pas anodine ... Le soleil qui s'était bien voilé reprend de la vigueur à l'approche du massif, tandis que les petites côtes se multiplient, et se font plus prononcées à Grandvillers et Bruyères. A la Chapelle, je touche au but, mais il reste un dernier écueil, avec le col de Vienville et ses 4 paliers. Pas vraiment insurmontable, il contribue à faire baisser un peu la moyenne, laquelle remonte illico avec la descente vers Corcieux, où je descends de ma monture doublement satisfait :

151 km et 1550 m D+ sous le soleil et sans brouillard : jeu, set et match donc pour moi, les Français ne peuvent hélas pas en dire autant après leur défaite en finale de coupe Davis. Mais aussi 5h03 d'effort constant, synonymes d'un coquet 30 km/h de moyenne : essai transformé, contrairement à nos rugbymen qui se sont piètrement inclinés face aux Pumas argentins.

Direction Girecourt.

Les feuilles mortes (J. Prévert, 1945)

Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux quand nous étions amis,
Dans ce temps là, la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Tu vois je n'ai pas oublié.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi,
Et le vent du nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais...
C'est une chanson, qui nous ressemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Nous vivions, tous les deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
Les pas des amants désunis.
Nous vivions, tous les deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis...