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dimanche 14 juin 2015

3 Ballons 2015 : une journée mémorable !

Après avoir longtemps tergiversé, ce n'est qu'une dizaine de jours avant la course que j'ai finalement décidé de m'y inscrire cette année, après avoir "sauté" l'édition 2014. Pourtant l'année dernière avait été plutôt faste en km et en D+, à la faveur d'un hiver très doux, mais il se trouve que mes compteurs affichent des chiffres à peu près équivalents en 2015 : autant dire que sur le papier, je peux raisonnablement espérer améliorer mon temps de 8h02 compteur (8h06 officiel) sur le même parcours de 218 km (212 officiel) qu'il y a 2 ans.
Néanmoins, je me demande un peu dans quelle galère je me suis embarqué quand je vois ce qui tombe du ciel vers 5h du matin, lors de mon transit en voiture vers Luxeuil. Un véritable déluge d'une bonne 1/2 heure, pourvu que ça se calme ! Effectivement, et conformément aux prévisions, le reste de la journée sera quasi sec et doux (15°C au départ vers 7h), et même chaud les 2 dernières heures.
Je retrouve sans problème Matthieu "The Climber" Deloy pour les préparatifs aux abords de la  ligne de départ, puis on va papoter avec Olivier "The Loco" Küss, garé à quelques encablures. J'en profite, car évidemment je ne les reverrai qu'à l'arrivée, d'autant que, eu égard à leurs performances, ils bénéficient de dossards leur donnant accès au sas prioritaire placé devant le reste du peloton. Bye bye les amis, je vais pour ma part patienter un peu plus loin sur la ligne de départ, où les 1ers arrivés sont les 1ers servis. Je ne suis pas trop mal placé, dans les 200-300 1ers environ, sachant qu'on flirte avec les 3000 concurrents !...
Il ne reste plus qu'à attendre pendant 30 min et sans pouvoir discuter avec quiconque : inutile de préciser que l'essentiel du contingent vient du Bénélux, c'en est même carrément impressionnant ! Ah c'est sûr, je n'aurai pas perdu de temps en bavardages sur le parcours !
H - 30 min.

Le Bénélux est de sortie !
A 7h15, top départ, pour un long échauffement tout plat et rectiligne de 17 km jusque Faucogney. Je me retrouve rapidement dans un gros paquet qui file à plus de 40 km/h en occupant presque toute la largeur de la route. Même pas stressé cette fois, il faut juste rester vigilant aux îlots directionnels et aux ronds-points humides, tout en restant bien placé pour aborder les 1ers % en direction de Servance. Ça monte en 2 temps, d'abord tout doux jusque "La Mer" puis par paliers nettement plus raides ensuite. Je constate rapidement que les sensations sont bonnes et que les jambes tournent nickel, sans doute les bénéfices de ma répétition de samedi dernier ... Tantôt à gauche, tantôt à droite, je remonte donc bon nombre de concurrents, au prix souvent de quelques zigzags sur la route étroite envahie de cyclistes, et sans avoir l'impression de déjà piocher dans mes réserves. La descente vers Servance est brutale (18%), humide et gravillonneuse, où on assiste à la glissade sans dommage apparent de 2 gars dans un virage pourtant bien annoncé, puis il n'y a quasiment pas de transition avant de se diriger vers l'obstacle suivant, le redoutable col des Chevrères, que j'aborde avec 33 km/h de moyenne, soit presque 2 de plus qu'il y a 2 ans : de bon augure. La longue approche jusque Miellin n'est déjà pas de tout repos, mais rien de comparable avec l'oxymore qui nous attend pour atteindre le sommet : 3,5 km délicieusement épouvantables dont 1 km à 15% de moyenne et 2 passages à 19% !!! Dans ces cas-là, pas de panique, de toute façon, tout le monde est plus ou moins logé à la même enseigne, avec des pulsations au taquet et le corps envahi de toxines. J'essaie d'en minimiser l'impact en progressant légèrement en deçà et ça ne se passe pas si mal, en tout cas nettement mieux que l'année dernière, où j'en avais déjà 140 dans les guiboles !
La descente est rendue encore plus piégeuse par le revêtement très humide, je l'aborde donc avec prudence. En bas, peu avant la bifurcation entre les 2 parcours, j'ai clairement l'impression de rouler sur des petits clous, placés intentionnellement sur toute la largeur de la route ! Impression confirmée vu le nombre de vélos arrêtés au bord de la route en direction de Plancher-Bas. Après les crétins du Ventoux l'an passé, que voulaient donc bien revendiquer ces blaireaux ??? Je pousse un énorme "ouf" de soulagement en constatant que mes pneus "Continental GP 4000SII" m'ont une fois de plus sauvé la mise en ne bronchant pas face aux assauts de ces pointes assassines. Je reste fidèle à cette marque depuis plusieurs années, ils offrent un excellent rendement et s'avèrent quasi increvables (je touche du bois !).
Place maintenant à l'objectif suivant : le Ballon d'Alsace, avec tout d'abord une transition d'une quinzaine de km ... pas tout plats, à ne pas aborder seul. Je me retrouve d'abord dans un petit groupe de 5-6 qui trace à mort en chasse d'un bon paquet au loin. C'est un poil vite pour moi, mais je serre les dents pour rester avec, car une fois la jonction faite, et au gré d'une petite bosse, un groupe de niveau se forme et restera quasi identique jusqu'au pied du Ballon. Mais qu'est-ce qu'ils envoient ces Bataves !!! Imbattables sur le plat, je peux comprendre, je m'explique par contre mal comment ils peuvent développer de telles qualités de grimpeurs sans pouvoir escalader de cols de l'année ... Bref, c'est parti pour la montée du Ballon versant Giromagny, le plus facile : 11 km assez réguliers à 5-6%, le genre de pente qui me convient le mieux et sur lesquelles je garde aisément et durablement une bonne fréquence de pédalage. Une ascension sans problème donc, où je me fais doubler par des groupes partis derrière et bien plus rapides, alors que j'en dépasse d'autres tout en restant en compagnie de 5-6 congénères ayant le même rythme que moi. A 3 km environ du sommet, une pluie fine fait son apparition, tandis qu'une équipe néerlandaise fait preuve d'une logistique impressionnante : dans les épingles sont placés des fourgons remplis de musettes et de bidons tendus à la volée à leurs coureurs, comme les pros, il en sera de même dans tous les cols suivants, assez incroyable.
Au sommet, c'est la purée de pois, avec la foule des grands jours. Je remonte les manchettes et continue vers Sewen et la vallée de la Doller. La route est trempée, je ne fais donc logiquement pas la descente du siècle, c'est pas le moment ... Comme je me retrouve esseulé après avoir doublé 2 concurrents vraiment lents, j'assure tranquillement et sans gêne mes trajectoires, tout en donnant quelques coups de pédales pour relâcher les cuisses. Puis la route est soudainement sèche à partir du lac d'Alfeld, ce qui autorise, enfin, à lâcher les freins dans les derniers lacets : spectaculaire et jouissif !
La transition jusque Masevaux ne traîne pas : le compteur ne descend pas sous les 45 km/h dans un groupe de 10 très efficace où les relais tombent naturellement. J'aurais aimé poursuivre plus longtemps dans ces conditions, mais il faut désormais attaquer le col du Hundsrück. A gauche, toute, pour une entrée en matière assez raide. Ce col est moins coriace que sur l'autre versant, certes, avec notamment une partie descendante au milieu, mais bien que je monte dans mes vitesses standards, je suis rattrapé et dépassé par plusieurs groupes qui me donnent l'impression de rester scotché. Tandis que le 100ème km est franchi à Bourbach le Haut avec presque 2000 m D+ déjà engloutis, je vois une dernière fois une moyenne supérieure à 30 km/h s'afficher à mon compteur : pas si mal ...
Effectivement, la suite du menu s'annonce rédhibitoire pour maintenir une telle cadence, avec la longue et difficile ascension du Grand Ballon. Arrivés dans la vallée, nous sommes très temporairement stoppés au feu rouge (moins d'1 min, une chance), puis nous empruntons des petites routes parallèles à la Nationale proscrite pour nous présenter au pied du toit des Vosges. Quand un panneau indique à la sortie de Willer sur Thür "sommet 15 km", il reste encore un peu de faux-plat avant d'entrer dans le vif du sujet. Là encore, je trouve rapidement mon rythme et garde longtemps à vue un maillot fluo qui finit cependant par s'éloigner progressivement une fois dans la forêt. Ma cadence me satisfait jusqu'au col Amic, mais je coince un peu ensuite, notamment sur les 3 derniers km, où le vent et une petite bruine due au brouillard viennent s'ajouter à la difficulté. Tout là-haut, le dévoué Marceau m'a patiemment attendu, encore merci, afin que je puisse rapidement me ravitailler : échange de bidons, une banane, quelques barres made in "ma chérie" in the pocket (top efficaces soit dit en passant ...), et hop, c'est reparti pour les 90 bornes restantes, que je sais moins difficiles,  étant donné qu'en gros les 3/4 du D+ sont derrière moi ...


La transition sur la route des Crêtes démarre mal, puisque je me retrouve seul, ou en tout cas en compagnie d'un jaune fluo (ça aide dans le brouillard), qui ne peut plus qu'il ne veut collaborer. Je sens que j'ai puisé, inévitablement, mais les cuisses et le moral sont toujours là. Je me prends donc le vent jusqu'au Markstein, pour une descente que j'espère collaborative. Elle le sera après le Treh, après avoir rejoint 2 gars qui se prêtent au jeu. Ça descend bien sur une portion où il faut toujours pédaler, puis très bien jusqu'au pied (vitesse max 76 km/h), sur une route enfin sèche.
Notre éphémère équipe rejoint très vite un bon paquet au moment d'attaquer le col d'Oderen, qui m'avait été plus ou moins fatal il y a 2 ans. Cette année, je pète encore le feu, sauf que de vilaines crampes viennent me chatouiller douloureusement les cuisses sur les 1ères rampes du col. Sur le moment, les souvenirs du Ventoux 2014 remontent à la surface, mais 2 ou 3 passages en danseuse et quelques furieuses claques sur les muscles solutionnent le problème, ouf ! Une partie du groupe grimpe plus vite et s'éloigne, tandis que je reste au contact du 2nd (presque) jusqu'au sommet de ce col pas spécialement difficile malgré une belle rampe en son milieu. Une fois de plus, un œil sur mon compteur me confirme que je monte plutôt pas trop mal, mais il y a quand même de sacrés avions lâchés dans  la nature aujourd'hui, et pas toujours plus jeunes que moi .... J'ai toujours eu conscience de mes capacités, mais cela me laisse rêveur et admiratif malgré tout ...
Le groupe qui se forme à la faveur de la descente sera quasi définitif, nonobstant l'ultime écueil qui nous attend, j'y reviendrai ... Depuis Krüth, il fait beau et chaud, des conditions que j'affectionne particulièrement, et qui dopent un peu le moral. Je commence à tirer des plans sur la comète concernant mon heure d'arrivée et mon temps de parcours : sauf catastrophe, je sais désormais que je vais améliorer mon temps !...
Tiens, il y a des Français dans le groupe, ça fait presque tout drôle d'échanger quelques mots ! Le col du Ménil n'est qu'une formalité, surtout de ce côté, puis on bombarde jusqu'au Thillot. Quelques nuages noircissent le ciel au loin dans la direction que nous allons prendre, mais heureusement, ils resteront éloignés. De toute façon, "alea jacta est", il faut bien rentrer. Après environ 175 km et 3500 m D+, ça commence à faire mal, mais le col des Croix passe sans souci. Le groupe d'une 20aine se scinde en 2, avec les 2 Français et leur superbe équipement devant (roues Lightweight entre autres) mais avant la dernière épingle, je fais un bref forcing pour opérer la courte jonction avant le sommet afin d'assurer une descente confortable dans les roues : malgré l'accumulation, je me sens toujours lucide et pas encore au bout du rouleau. Mais celui-ci ne va tarder à arriver, car à Servance, c'est l'heure de vérité.
Le circuit de la petite Finlande comprend l'invraisemblable ascension vers Beulotte St Laurent, 2ème oxymore du jour, aussi superbe que pernicieuse. Une vraie boucherie qui enregistre à elle seule une remontée de 400 m ponctuée de courtes descentes et de raidards monstrueux >15%, difficulté amplifiée par la fin de parcours et son côté interminable : à chaque rampe, on pense en avoir fini, et pourtant, il s'en dresse une nouvelle, qui d'ailleurs arrache bon nombre de jurons que tous n'intériorisent pas ! Dans la douleur, ça me fait marrer d'entendre ces brefs hurlements flamands très significatifs, mais ce sourire reste subliminal, car cette fois, j'en ai plein les chaussettes !!! Cette route n'en finit vraiment jamais de monter et de tournicoter, c'est pas possible !



Je vois un petit groupe que j'espérais rejoindre s'éloigner irrémédiablement, mais très vite 2 rudes gaillards collaborent avec moi pour terminer le parcours. L'un d'eux, encore puissant au demeurant, prend ses trajectoires comme un pied dans la descente vers Esmoulières, et se fait une belle frayeur dans une épingle, en rasant la rambarde avant de rétablir in extremis la situation : il s'en est fallu de peu ... A Faucogney, il reste 10 km de plat pour boucler la boucle, mais vent de face, on n'avance plus efficacement, les derniers watts étant consommés. On termine comme on peut, mais pour moi, la victoire est acquise depuis un moment, avec un temps de 7h45 à mon compteur, soit 17 min de mieux qu'en 2013, pour une moyenne de 28,1 km/h : j'hallucine un peu, j'en ai presque envie de crier victoire, mais le 316ème (sur 2 378 classés) qui lève les bras, ça ferait déplacé !
Tout à ma jubilation intérieure, je retrouve tant bien que mal dans la foule mes 2 amis, déjà reposés, et Agnès, la femme d'Olivier, aux petits oignons pour nous : ils sont arrivés depuis belle lurette ! Matthieu, 58ème et 6ème Français en 7h06 (+ de 32 km/h de moyenne, ça calme ...) et Olivier 82ème en 7h11 : des monstres !!! Super bravo à eux. Quant au vainqueur, il a couvert la distance en un peu moins de 6h29, ce qui selon mes chiffres donne 35,4 km/h de moyenne !!! Complétement dingue sur un tel parcours ...
Le bilan de cette journée est donc totalement positif, avec au final, en comptant le retour aux véhicules (!),  230 km, 4 320 m D+ répartis en 8 ascensions majeures. Il y a 2 ans j'avais conclu mon billet en pensant  ne pas pouvoir faire mieux que 8h ... J'avais tout faux, l'entraînement est (encore) plus fort que le poids des années (mais peut-être plus pour longtemps !). Avec des routes parfaitement sèches pour optimiser les descentes, mais surtout en améliorant la montée du Grand Ballon, il y a peut-être moyen de mieux faire ... Mais la 50aine guette !!!

Le parcours :


19 commentaires:

  1. Tu mérites de lever les bras, juste pour ton plaisir personnel ! Tu nous prouves qu'avec de l'entraînement et du courage, on peut faire de très belles choses! Continue à nous épater ! Céline et Jérôme

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  2. Si, si je t'assure que tu pouvais lever les bras ! Même en arrivant 316ème ! Bravo !
    Delphine

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  3. Trop fort Lionel, félicitations ! Et joli T-Shirt...
    Caro

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    1. Merci, c'est vrai que cette année le T shirt est sympa.

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  4. Il faut ouvrir une bonne bouteille pour la récup et pour fêter ça !
    Delphine D.

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  5. Très très joli temps, bravo ! Tu passes en dessous des 8h, ça commence vraiment à parler!!
    Maëlig

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  6. Belle course, bien mise en valeur par les commentaires et les photos. Belle perf ! Je suis admiratif ! Quand je pense que sur 50 km je suis en dessous de 25 de moyenne, ça me laisse rêveur. Mais je relève pour commencer le défi des 100 km en septembre. En espérant que l’été sera propice à l’entraînement.
    Eric

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    1. Je ferai avec plaisir le capitaine de route en septembre. On aura l'occasion d'en reparler !

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  7. Super Lionel ! Félicitations !
    Yann G.

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  8. Bravo à toi. Tu ne fais jamais les choses à moitié.
    Le bon vin vieillit bien !
    Edith

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  9. Bravo pour ta belle perf de samedi et pour l'amélioration de ton temps réalisé cette année sans le ravitaillement de Beulotte (on n'a pas pu y aller cette fois, désolé). J'ai lu dans ton compte rendu que les Hollandais étaient eux très organisés.
    Bisous de (Ta)² Eve et (Ton)² G²

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    1. Merci Gégé, il faisait moins chaud et moi aussi je m'étais mieux organisé avec une meilleure répartition des bidons. J'étais "sec" pour finir, mais pas "à sec" !

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  10. Félicitations cher cousin…
    Je suis très impressionné par tes performances.
    Moi qui vient juste de faire mon premier "100 bornes" depuis que j'ai quitté
    Xonrupt.
    Je suis vraiment admiratif !
    Frédéric

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  11. Bravo pour ta performance - C'est formidable et je suis admiratif - Mais finalement et après mûres réflexions je pense que pour moi une Beulotte est plus appropriée à 4 devant un demi bien frais
    Claude

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    1. Salut Cloclo, tu as sagement (?) opté pour la belote de comptoir ...
      A bientôt :)

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