Diapo

La Roche du Diable.
Majestueuse et pittoresque Route des Crêtes.
Matinée lumineuse, forêt de Corcieux.
Une journée dantesque ...
Route de la Tour Madeloc.
Mer et montagne ... Col de Banyuls.
La magie des Bagenelles.
La vallée de Wildenstein depuis la Route des Américains.
Sports d'hiver.
Super Planche des Belles Filles.
A la limite ... Hauteurs de Corcieux.
Balcon sur Gérardmer.
Reculée de Beaume les Messieurs.
Col du Lauvy.
Symétrie parfaite à Longemer.
Panorama depuis le Col de Châmont.
Au pays de Dali ... Cadaquès.
50 ans ... 50 Hohneck !
Le magnétisme du Mont Ventoux.
Petit Ballon.
Tricotage confiné secteur Vienville.

mardi 1 septembre 2015

L'été sera chaud - Epilogue : Les Ballons Vosgiens

L'été s'ra chaud, l'été s'ra chaud ... Dans les cuissards, sur le vélo !
Comme le veut la coutume, le dernier WE d'août des années impaires voit se tenir la cyclo des "Ballons Vosgiens" au départ de Gérardmer, autant dire chez moi. Ayant zappé les 2 dernières éditions, j'avais très envie de m'y aligner cette année, au crépuscule d'un été flamboyant et prolifique à tout point de vue. L'itinéraire de la course m'est archi connu, nous en avions d'ailleurs refait la reco intégrale il y a 2 ans avec Matthieu et Olivier K., avec au programme des cols que j'emprunte régulièrement et la fabuleuse route des Crêtes, pour un D+ loin d'être anodin de +/- 3600 m. Parcours de rêve, météo optimale (quoique, j'y reviendrai), c'est parti pour 155 km qui vont s'avérer plus indigestes que prévu ...
Il y a foule sur la place du Casino au moment du départ, avec 410 participants sur le grand parcours, auxquels on peut ajouter les 547 cyclistes au départ du petit parcours : un beau succès qui vient récompenser le travail des organisateurs. Le départ fictif est donné sous un soleil déjà rayonnant et quasi 20°C, pour une traversée de la Perle des Vosges où, comme d'hab, ça remonte de tous les côtés pour être le mieux placé au moment d'aborder le 1er col qui intervient très vite. Pas de stress pour ma part, je reste systématiquement à droite de la chaussée, et aucun effet accordéon ne vient perturber le cortège casqué et bariolé.
On attaque alors le col de la Schlucht où les choses vont se décanter rapidement. Je l'aborde bien placé et grimpe à 21-22 km/h jusque un peu avant la Roche du Diable, merci l'aspiration. Dans la 2ème partie, le gros paquet de tête dans lequel je me trouvais commence à s'effilocher. L'effet peloton s'atténuant, je continue ma progression en léger surrégime, avec une vitesse en baisse de 2 km/h, ce qui suffit pour voir s'éloigner la tête de course. Un groupe se forme alors avec ceux qui comme moi, se sont vu distancés, ainsi que d'autres partis de plus loin qui nous rejoignent. Moto à l'avant, on peut aborder la route des Crêtes dans de bonnes conditions. Je veille à rester dans les 10-15 1ères positions en permanence, ce qui demande pas mal de vigilance et d'accélérations pour rester dans la bonne roue, sachant que le vent est déjà bien présent et provoque des mini-éventails : pas le temps donc aujourd'hui de profiter du paysage !
Comme prévu, on taille la route jusqu'au Breitfist, point culminant du jour, et où se profile la longue descente du Platzerwasel. Contrairement à ce que je redoutais, point d'excités à doubler n'importe comment. C'est même plutôt moi qui dépasse quelques concurrents, mais à 80 km/h, ça défile vite et je ne fais pas trop le mariole ...
Arrive alors le 1er gros morceau : à Sondernach, freinage intensif, car c'est directement du 52x12 au 39x21 pour les +/- 10 km d'ascension du Petit Ballon, que j'attaque avec un honorable 32 km/h de moyenne. Il faut d'abord sortir du village avant de négocier au pont une belle rampe permettant de rejoindre la "route principale". Ça gratte bien jusqu'au-dessus de la colonie, où intervient une rupture de pente bienvenue. On est une 10aine à monter au même rythme dont une féminine, sympathique et souriante, qui finira d'ailleurs 1ère de sa catégorie. Les 3 derniers km sont à nouveau plus ardus, je les négocie à une vitesse très satisfaisante pour moi, mais néanmoins insuffisante pour rester dans ce groupe car je passe au sommet dans les derniers. Pas grave, suite à une descente dangereuse, il y a regroupement après Wasserbourg où on se relaie avec un Luxembourgeois avant d'aborder le col du Firstplan. Rapidement on perd des unités, de mémoire 5-6, avec notamment la féminine qui reste à mes côtés en faisant preuve d'un coup de pédale très aérien, la suite le confirmera ... Personnellement, je dois m'employer pour rester dans les roues dans ce col revêche, tandis que je pense depuis le début à bien boire régulièrement et à m'alimenter à chaque sommet.
A la bascule, il commence à faire chaud, mais je crois que tous les concurrents devaient s'y attendre après l'été caniculaire que l'on vient de vivre. Encore faut-il pouvoir s'y habituer ...
La descente nous mène ensuite au pied du Bannstein, un col anecdotique dans lequel je marque un 1er coup psychologique en me faisant distancer par ceux avec qui je pensais poursuivre loin l'aventure. Mon compteur m'indique une vitesse habituelle, une tentative sur un braquet plus grand s'avère de plus impossible  : bref, ils sont plus forts, donc pas de panique !
J'espère un instant les rattraper dans la descente, mais je suis gêné par des voitures. De toute façon, les circonstances montreront que cela n'aurait rien changé ...
Se profile désormais le 2ème gros morceau, celui que je redoute par sa difficulté et son positionnement dans le parcours : le Markstein, et notamment son approche de 9 km depuis Lautenbach. Un nouveau groupe s'est constitué, qui n'avance pas trop, et pour cause : on se prend un vent, chaud, en pleine tronche ! C'est d'abord faux-plat montant jusque Linthal, puis la route monte imperceptiblement mais insidieusement dans une interminable ligne droite, où la "vraie" montée commence : il reste alors 9 longs km (7-8 % sauf la courte descente au lac de la Lauch) pour rejoindre la route des Crêtes. Je suis désormais isolé, et je me sens vidé malgré les gels dont je me suis nourri. Clairement, je monte 2 km/h moins vite qu'en juillet, avec entre autres compagnons de route le Luxembourgeois qui monte irrégulièrement, parfois devant moi, puis brusquement derrière ... Il bénéficie du soutien de sa famille qui s'arrête tous les 3-4 km pour des encouragements ou des changements de bidons. A ce moment, je prends mon mal en patience en me disant que je me referai la cerise au sommet, où un soutien familial inconditionnel m'attend, avec ravito express et boissons fraîches "tip top". Merci Eve, Gé², Caro, J-Christophe, sans oublier Hector et Hugo de m'avoir attendu ! A défaut de me booster le moteur, cela m'aura regonflé le moral !
Ravito au Markstein. (photo Hugo)

Ravito au Markstein. (photo Hugo)

Le Markstein (photo Marceau).
La descente du Markstein n'est pas facile, je le sais bien puisqu'il y faut pédaler constamment. Et comme en plus le vent vient s'en mêler ... Je suis toujours avec le Luxembourgeois et 2 autres, mais le rythme n'est pas endiablé. De plus, à un moment où je menais le train, les 1ères crampes à la cuisse se manifestent. Je parviens à les faire passer je ne sais trop comment et réintègre le petit groupe, mais je suis pessimiste pour la suite. Et cela ne rate pas, dès les 1ères rampes du Bramont, paf ! Obligé de descendre du vélo, plus moyen de pédaler ! P... ça fait mal !!! Maigre consolation, un peu plus bas, 2 autres gars sont dans le même cas que moi ! Bon, ça va être long ... comment je vais rentrer ???
Le moral dans les chaussettes, je repars sur un petit braquet, mais j'avance, ce qui à ce moment est le plus important, car au niveau des ambitions "chrono", c'est mort depuis un moment.
A 2 km du sommet je redouble une dernière fois le Luxembourgeois qui disparaît définitivement (a-t-il abandonné ?), puis je lâche un gars avec qui je venais de converser un moment, tandis qu'une autre victime de crampes me rattrape. Après avoir fait la descente dans son sillage, il disparaît lui-aussi subitement ! Faudrait pas qu'ils me portent la poisse !
Le col suivant (col des Feignes) n'a rien d'impressionnant, mais je vais devoir m'arrêter 3 fois avant son sommet ! Une nouvelle série de crampes aux 2 cuisses en même temps me contraint à "tomber" dans le fossé pour essayer de m'étirer, puis je m'arrête au ravito pour me rafraîchir et manger quelques fruits (plus trop) frais, avant de devoir remettre pied à terre 300 m plus loin, cuisse de nouveau tétanisée. Quelle galère ... Mais qu'est-ce qui m'arrive ???
La beauté de la vallée du Chajoux ne m'émeut guère aujourd'hui, car je maudis ce vent de face et je n'ai désormais plus qu'une hâte : poser le vélo à la Mauselaine ... Au pont du Metty, ma cuisse m'oblige encore à stopper un court moment ma progression, puis je passe comme je peux le difficile raidillon menant au col de Grosse Pierre. Mais à 1 km du sommet, il me faut une dernière fois mettre pied à terre. Je ne sais plus quoi faire : me taper sur la cuisse, me masser, rien n'y fait ! En désespoir de cause, je me vide une partie de mon bidon sur la jambe et redémarre dépité.
Il ne reste plus que le petit coup de cul des Bas-Rupts à négocier, miraculeusement sans souci, pour enfin rallier l'arrivée après 6h21 chrono (6h13 à mon compteur). C'est marrant, j'ai eu l'impression de m'arrêter 2 fois plus longtemps !!!
De son côté, Matthieu a fait une très belle course pour finir en 5h31. Il a perdu le contact avec la tête dans la descente du Platzer, où ça descendait comme des dingues, puis a continué avec un Suisse pour de bons relais jusque l'arrivée ! Bravo Matthieu !!!

Ici quelques photos de la course. (Dossard n°297 pour moi, 264 pour Matthieu)
Ici aussi
Et là ...
Matthieu s'arrache pour la 21ème place ! Fort ... (photo Marceau)

A l'arrivée avec Matthieu : sympa de m'avoir attendu ! (photo Marceau)
Vue depuis la Mauselaine ... (photo Marceau)
Il fallait manger malgré le manque d'appétit ...
Au final donc une certaine déception, puisque je voulais au départ réaliser moins de 6h, ainsi qu'une incompréhension face à la survenue de ces crampes. J'ai pourtant accompli cet été un certain nombre de sorties de 6h ou plus, dans la chaleur et dans les Alpes, donc largement aussi difficiles, voire plus, sans être gêné le moins du monde. J'ai bien mangé (d'ailleurs je n'ai pas eu de fringale), j'ai bu ... alors pourquoi ???
Au rayon des satisfactions, je suis quand même allé au bout, je suis rentré entier, ça compte, et accessoirement je termine dans les 100 1ers (98ème pour 352 finishers), sans oublier, quand même, les 90 1ers km où j'ai pu me faire plaisir en roulant au rythme que je m'étais fixé : j'étais au pied du Markstein à 28 km/h de moyenne, et apparemment encore dans les 50 1ers au sommet de celui-ci, ce qui, compte tenu des difficultés qui restaient, m'aurait permis de réaliser mon objectif. Ce sera pour une autre fois !




1 commentaire:

  1. Bravo pour ta performance et pour ce beau récit ! Sur la dernière photo, tu sembles avoir l'esprit toujours clair (Chazal !)

    RépondreSupprimer