Le blog de Lionel: Visite au Mont de Fourche

Changement d'azimut ce jeudi : après l'Alsace en début de semaine, cap au sud-ouest, au gré d'une inversion des flux atmosphériques, pour une brève incursion en Franche-Comté. L'occasion de régler le GPS sur un petit col en vallée de Moselle que j'ai rarement l'occasion d'escalader. Une sortie qui s'avèrera finalement plus musclée que "sur le papier", car outre les petits cols que je me suis imposés, la virulence du vent aura occasionné des efforts accrus en 1ère partie de parcours ...

Je laisse les dernières ondées matutinales s'évacuer avant d'enfourcher mon Giant et de décoller vers Granges via l'inusable, l'inaltérable, l'infrangible col des Arrentès, ce n'est pourtant pas faute d'essayer de l'éroder, depuis le temps que j'y pose mes roues ! J'ai temporairement le concours du vent jusque Laveline, ce qui me permet de flirter avec le KOM du flash d'Aumontzey, raté d'1 s, mais cela aurait été abusé ! Bon fini de rigoler, j'oblique vers Herpelmont, puis la route du Grand Ecart, 1er passage >10% du jour : c'est bref mais ça réveille ... A Laveline du Houx, j'affronte le vent jusque Rehaupal où j'attaque la route du Chaud Costet, célèbre petite vacherie qui permet de rejoindre Le Tholy. Quelques lacets, une longue ligne droite en forêt, un bon cul de cul final : 4 km pas anodins avant d'enchaîner avec THE Haut du Tôt qu'on ne présente plus. Là aussi l'inclinomètre indique 2 chiffres d'entrée, avant de se calmer aux environs de 8% pour le reste de l'ascension qui offre quelques beaux points de vue avant de s'enfoncer là encore dans la quiétude forestière.

Route du Grand Ecart.

Rehaupal.

Le Chaud Costet.

Montée du Haut du Tôt.

Si presque la moitié du D+ est déjà accomplie au sommet, il reste par contre encore pas mal de bornes à couvrir. La Plongée vers Vagney est brutale, puis je rejoins la vallée de la Moselle en traversant Dommartin puis Vecoux. Pour autant, la faible moyenne horaire ne va pas remonter encore tout de suite ...

Vue sur Vagney.

Cyrille Guimard rappelle souvent, non sans humour, que "le vélo c'est de la voile". Ce qu'il ne précise pas, c'est qu'avant d'avoir le vent en poupe, il faut souvent au préalable s'affilier à la fédération d'aviron : 15 km pour rallier Rupt sur Moselle pendant lesquels je rame grave face à un vent pas possible, au point de tomber la chaîne sur le petit plateau comme si je montais déjà le prochain col ! Nom de Zeus, y'a la tramontane dans les Vosges, ou bien ???

C'est avec un certain soulagement qu'enfin je vois le pied du col du Mont de Fourche, que je ne me souviens pas avoir gravi par ce versant depuis un mémorable samedi de juin 2012. La sortie du patelin est sèche jusqu'aux lacets, plus tranquilles. Mais le dernier km klaxonne à 8%, l'entrée en Haute Saône se mérite !

Route de Nol.

Col du Mont de Fourche.

Au col, je tergiverse quelque peu à la vue d'un panneau indiquant route barrée dans la direction du Girmont. Le gars du resto me dit que c'était une route "non déneigée" mais que ça passe sans problème, propos confirmés par l'arrivée d'un véhicule en sens inverse, ouf ! Me voilà donc parti pour 7-8 km dans le 70, sur la fameuse route des Forts. Pas de tout repos d'ailleurs puisque ça continue de bien monter sur 4 km avant de perdre progressivement de l'altitude. A plusieurs reprises, je passe dans des ornières bordées de neige incomplètement fondue sur cette route forestière humide et majoritairement ombragée. Pas un chat dans le secteur, mais un chien par contre, qui poursuit rageusement une voiture en sens inverse à hauteur d'une ferme. Difficile pour moi, l'ami des bêtes en personne, de passer inaperçu. J'encourage intérieurement le virulent toutou pour qu'il persiste à tenter de manger du Michelin plutôt que de préférer un de mes mollets. Bien qu'en montée, j'essaie d'accélérer, bien content de disparaître peu après à la faveur d'un virage. Puis je laisse la montée d'adrénaline se dissiper en longeant de jolis étangs dont certains sont encore complètement gelés. C'est calme, c'est beau, c'est vallonné, bref, du sport dans toute sa splendeur. Seuls les 6 derniers km pour rejoindre Remiremont sont franchement descendants et cette fois, mon ennemi le vent devient un précieux allié.

Route des Forts.

Ça paaaaaaasse !

Route des Forts.

Dépasser les 30 km/h s'avère désormais bien plus aisé que de maintenir 20 km/h précédemment. Même dans les bosses de la route de Seux où je franchis le cap des 100 km, les relances en danseuse passent comme une lettre à la poste. Cette fois, vive le vent, vive le vent ... mais pas d'hiver !

A Jarménil, je dis bye bye à la Moselle pour suivre la Vologne. Ça remonte progressivement, mais étant toujours "aérotracté", je rejoins sans souci Champ-le-Duc, nonobstant un rapide arrêt bidon à une fontaine docelloise. Restent les coups de cul à hauteur de Laveline, puis le col de Vienville pour regagner mon point de départ après un peu plus de 137 km et 2142 m D+, couverts en 5h14. Pourvu que ça dure !