La Tête de Nayemont en montant Martimpré |
Pas vraiment dévot, je décide toutefois ce samedi de vouer ma sortie aux ascensions. Le temps et les jambes s'y prêtent, ce serait bête de s'en priver ! Le départ à la fraîche me voit passer, comme souvent quand la destination est en direction des crêtes, par le col de Martimpré, qui permet de commencer la journée en douceur. Il fait frais, d'autant que la route est à l'ombre et qu'il a plu cette nuit, mais l'atmosphère est agréable : ça se présente bien, alors que les prévisions météo d'hier soir n'annonçaient pas une journée aussi radieuse ... La lumière est sublime, je le constate le long des lacs de Longemer, puis de Retournemer, photographié lors de mon dernier passage.
Longemer dans une symétrie parfaite. |
ce cirque, dont on s'extirpe en montant une route menant soit au col des Feignes direction La Bresse, soit au Collet, pour rallier ensuite le col de la Schlucht. C'est la 1ère option que je suis aujourd'hui : cela monte de manière assez soutenue jusqu'à l'intersection, le passage du col étant ensuite plutôt aisé.
... et à l'occasion du cycliste ! |
Après une descente de quelques kilomètres, je clignote à gauche direction le col du Bramont, avec dans l'idée d'enchaîner vers la route des Américains.
En montant le Bramont ... |
Au lieu de tourner vers ladite route, je continue vers le sommet du col distant de moins de 2 km, histoire d'augmenter mon capital cols et le D+ à moindre frais, avant de faire demi-tour et retrouver l'itinéraire prévu.
La besace se remplit ! |
La route des Américains, qui n'est pas un col en soi, en a dans la région la réputation malgré tout. Cette route au revêtement très granuleux et à la pente soutenue (entre 8 et 10% sur 4 km environ) permet de rattraper la route des Crêtes. Elle est notamment empruntée chaque année par la cyclo des 3 ballons. Je choisis de mouliner prudemment, ce qui ne m'empêche pas de croquer 3 Belges légèrement estomaqués. Ils ont plutôt des gabarits de rouleurs, de ceux dont on apprécie l'abri sur le plat ...
Une épingle de la route des Américains. |
Une fois sur les Crêtes, c'est le perpétuel enchantement. Sevré depuis 6 mois de ces points de vue, j'ouvre grands les yeux pour admirer la vue sur le Ballon d'Alsace, le lac de Krüth, le Rainkopf, le Drumont, ... Les panoramas sont de plus sublimés par la lumière matinale dépourvue de toute nébulosité.
J'empile sur un bon rythme en direction du Markstein. C'est plutôt descendant, sauf dans 2 portions d'environ 1 km à 6-7%.
Après un petit arrêt technique, se profile une quinzaine de km de descente très agréable : un grand boulevard, de grandes courbes, aucun piège si ce n'est l'humidité au sol dans certains virages : je m'en donne à cœur joie, sans risques inutiles toutefois.
Lac de la Lauch et tout là-haut le Markstein |
Après le passage au lac de la Lauch, la route se cabre quelques hectomètres, puis la vitesse peut de nouveau grimper. Position aérodynamique, freinage et prise d'angle dans les courbes, je me régale, beaucoup plus que lors de mes passages en sens inverse, car j'ai toujours réalisé cette ascension un peu au bout du rouleau ...
Descente prononcée avec vue sur le Grand Ballon. |
Dans la vallée, je suis surpris par la température, soudainement élevée. A Lautenbach, je bifurque vers le Bannstein qui se profile après une courte escalade.
La descente n'est pas très prononcée non plus et j'enchaîne de suite par la montée du col du Firstplan, qui commence irrégulièrement jusqu'à Wintzfelden, pour débuter véritablement à Osenbach.
Vers Wintzfelden. |
Je découvre aujourd'hui ces 2 cols par ces versants. Cette route avait été suivie par le Tour de France en 2009 lors de l'étape Vittel - Colmar particulièrement froide et arrosée, et avait vu le victoire d'Haussler et la fringale de Chavanel pourtant échappé et adepte des conditions climatiques pluvieuses ...
Le col du Firstplan est très agréable : quasi entièrement en forêt, il grimpe à 5-6% jusqu'à un croisement, puis se poursuit à 6-7% jusqu'au sommet en épingle.
La descente me mène sur les routes récemment empruntées lors de ma rencontre avec Pascal Bride, qui me permettent de rallier Munster. Dès la sortie, je quitte la route de la Schlucht très empruntée pour attaquer le col du Linge. Une montée de 10 km par ce versant, dont les 9 premiers plutôt costauds. Mais le jeu en vaut la chandelle, tant les panoramas sont sensationnels, parmi les plus spectaculaires du secteur ...
1ers lacets surplombant Hohrod. |
Munster et le Petit Ballon. |
Le Hohneck. |
Munster et le petit Ballon. |
Le sommet, haut-lieu historique. |
Une fois la nécropole atteinte, il reste une portion en faux-plat permettant de passer le col, endroit où les combats firent rage en 14-18, comme le rappellent également les nombreuses croix placées le long de la route, à la mémoire de soldats morts au combat. La descente mène au col du Wettstein, où se trouve une autre nécropole, plus imposante. Il est ici possible de basculer à gauche pour retrouver la route de la Schucht, ou à droite vers la vallée d'Orbey. Je poursuis ma descente vers la 2ème direction et remonte immédiatement vers le col du Calvaire après une petite halte "bidon".
Vue sur Orbey. |
Les jambes commencent un peu à peser et la perspective de voir 2 nouveaux lacs me redonne un peu de forces. Le 1er demande un petit détour ...
Le Lac Noir |
Le Lac Blanc |
... le 2nd se laisse admirer le long de la route, moyennant une petite rampe qui me scotche à chaque fois. Le sommet se profile peu de temps après, son appellation étant légèrement exagérée !
Les joies du vélo ... autrement. |
La station du Lac Blanc a choisi d'exploiter ses remontées mécaniques en été aussi, à l'instar de certaines consœurs des Alpes. Les pistes sont descendues par des VTTistes arnachés comme des motards. Autre philosophie du vélo, qui permet de s'adonner à un sport en plein air et en altitude !
Une descente, un dernier coup de cul sur la route des crêtes et voilà la longue descente du col du Bonhomme qui fait du bien aux mollets. La portion "plate" vers Anould se fait vent de dos. Malgré des cuisses douloureuses, je ne résiste pas à l'ivresse de la vitesse et j'y enregistre une vitesse max de 48km/h.
Reste le col du Plafond pour rentrer à la maison et casser une croûte bien méritée, d'autant que je rentre limite fringale de mes 154 km pour 3 204m D+ en 5h55.
Le parcours :
Superbe sortie, avec le plaisir de retrouver les montagnes ! Tu as de la chance d'avoir autant de lacs, moi j'ai un village qui s'appelle Silhac mais je n'ai pas six lacs !
RépondreSupprimerTon opération est devenu un mauvais souvenir , te voilà de retour en bonne forme . Une bonne nouvelle pour nous lecteurs de ton blog !
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