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Maillot blanc, dossard 600 : it's me ! |
Le 8 mai est traditionnellement le rendez-vous annuel pour une des rares cyclosportives vosgiennes. Au départ de Vittel depuis une dizaine d'années, les organisateurs ont passé la main à leurs homologues d'Epinal pour que la manifestation se perpétue. Les concurrents du grand parcours dont je faisais partie se sont élancés vers 9h pour 168 km (161 km départ réel), après une traversée d'Epinal qui ne s'imposait pas, vu le nombre d'îlots, plaques d'égouts et autres bordures de trottoir à éviter. Après 7 km d'échauffement, les voitures lâchaient les fauves pour un circuit développant tout de même 2300 m D+. (...)
S'il est un peu magique de rouler en peloton et d'atteindre des vitesses élevées tout en produisant des efforts très limités, cela nécessite par ailleurs une concentration de tous les instants, assez stressante à la longue. La vitesse est loin d'être continue, d'incessantes et brutales décélérations/accélérations se produisant au gré du passage d'un véhicule en sens inverse, d'un rétrécissement de chaussée ou d'une intersection, un peu comme sur une autoroute surchargée. Si on ajoute les coursiers, rompus aux joutes d'une telle procession, qui frottent pour remonter en tête et la volonté de ne pas lâcher la ou les roues qui me précèdent, la vigilance est vraiment de mise pendant un peu moins d'1 heure. C'est le prix à payer, chaque année d'ailleurs, pour espérer rester dans un groupe de bon niveau le reste de la journée.
Peu avant Xertigny, la 1ère vraie pente se présente et va scinder le peloton en 2. On ne reverra plus les cadors, je me retrouve dans le 2ème paquet comptant une cinquantaine d'unités. Chacun se sachant à sa place, le stress tombe d'un cran, et hormis un Luxembourgeois qui essaie de faire le mariole 200 m devant nous pendant quelques km (il sera lâché du groupe à 50 km de l'arrivée d'ailleurs), nous progressons groupés, précédés d'une moto et à bonne allure, sur une fort sympathique route en faux-plat descendant. Après une brève incursion en Haute-Saône vers Aillevillers, retour plutôt montant cette fois vers Plombières, où les choses sérieuses vont commencer. A ce moment, mon compteur affiche une moyenne de 33,5 km/h, et je n'ai pas l'impression d'être entamé par les 70 km qui viennent d'être couverts.
Une côte de 2,5 km va ici faire un 1er écrémage, d'autant qu'elle est suivie par une descente assez technique, au cours de laquelle tous les cyclistes ne présentent pas la même agilité. Le groupe s'est réduit à une trentaine d'unités au pied de la côte de Girmont. Assez longue, elle est montée à un train qui me convient suffisamment pour que je tienne les 1ères places. A la faveur d'une épingle, je m'aperçois cependant que d'autres trouvent ce rythme trop élevé. Une fois à Girmont, on n'est pas au sommet ! Mentalement, les quelques minutes qui suivent sont un peu pénibles, puis une fois sur le plateau, tout rentre dans l'ordre. Nous plongeons ensuite vers la périlleuse descente menant à Vecoux, où la encore, les aptitudes à descendre des uns et des autres, ainsi que le degré de prise de risque de chacun, font qu'une nouvelle cassure se produit. Après une portion plate, le regroupement intervient au pied de la montée des Fèches, inconnue pour moi. En gros, il va falloir remonter ce qu'on vient de dévaler : ça promet ! Le 2ème écrémage, inévitablement, intervient. Point d'aspiration possible ici, aucune possibilité de sucer de la roue : il faut appuyer ! A ma grande surprise, je m'aperçois que je me débrouille bien par rapport aux autres, et à mi-hauteur, j'ai en ligne de mire les 2 coureurs en tête du groupe. Je rejoins le 2nd avec qui je discute un moment. Il chevauche un Spé "Venge", noir et vert, avec des roues carbone assorties, de toute beauté. Mais les derniers hectomètres à 15% lui sont (temporairement) fatals. Je bascule donc bien placé, puis nous nous retrouvons à 3, puis bientôt 7, à la faveur d'un regroupement avec 4 coureurs que nous rattrapons peu avant le Peutet, sur les hauteurs du Val d'Ajol ...
Un groupe quasi définitif s'est formé, dans lequel la convivialité et l'entente sont immédiates. Sans se concerter, chacun prend les relais, et la progression forcément, s'en trouve efficace, notamment vers la Demoiselle, sur les hauteurs de Remiremont, puis ensuite sur la route nous ramenant à Raon aux Bois, avec le vent favorable. Mon compteur, qui était retombé à 29,8 km/h en haut des Fèches, remonte rapidement à 31 km/h de moyenne.
Le col de Raon est avalé sans encombres : il faut dire qu'il est très roulant. A St Nabord, le plus dur est fait. Il ne reste plus qu'à longer la Moselle avec un fort vent dans le dos, jusqu'à Jarménil. Assez jouissif : on flirte avec les 50km/h sur le plat, alors qu'on a 140 bornes dans les guiboles ! Le circuit nous propose alors une petite boucle passant par Eloyes où, après une courte côte, nous revenons à Jarménil. Le retour se fait dans les roues d'un puissant Belge avec lequel je me retrouve seul au pied de la côte de la Vierge, à l'entrée d'Epinal. Le plus costaud du groupe (à mon sens, tant il me semblait alerte et
facile en montée), joue alors de malchance en cassant sa chaîne, dommage
pour lui ! La dernière côte n'est pas insurmontable en soi, mais la journée a été longue et forcément, les jambes sont un peu lourdes. Après 4 km d'ultimes efforts, nous redescendons vers la Colombière, stade de foot de la ville où était jugée l'arrivée. Avec mon dossard 600, je termine 93ème en 5h10, content (je ne vois pas trop comment faire mieux), à 38 min du vainqueur, fatigué, certes, mais pas carbonisé : une bonne journée donc ! Un souci administratif associe mon nom au dossard 599 et me fait apparaître en 142ème position : pas vraiment important ...
Le parcours :
A noter que mon copain Matthieu Deloy termine lui à la 14ème place ! Pas étonnant, vu son aisance dans les cols notamment. Quant à mon ami J-Charles, il s'alignait sur le petit parcours (100 km quand même) qu'il a couvert à presque 30 km/h de moyenne. Bravo à lui !
Aujourd'hui dimanche, c'est l'occasion de remonter sur le vélo, après une semaine bien remplie. La pelouse est blanche au réveil (
les saints de glace, à n'en pas douter !) et la température sera bien fraîche toute la matinée. Je pars vers Granges via l'inévitable col des Arrentès, puis le col du Champ de Laxet, qui offre de beaux points de vue, depuis qu'une partie de la forêt a été rasée.
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Au-dessus de Berchigranges |
Au Tholy, je remonte vers Gérardmer en affrontant la bise, et arrive au lac, tout en effervescence aujourd'hui, avec une régate d'aviron.
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Vue sur le Lido |
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La régate |
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Attention à la manoeuvre ! |
L'agitation est de mise en ville aussi, avec une course à pieds réservée aux féminines : la rue principale est fermée aux voitures, mais je la remonte (en sens interdit, chut !) pour passer sur la ligne de départ, placée devant la place à laquelle le majestueux tilleul vieux de plus de 400 ans a donné son nom.
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La Place du Tilleul |
Je poursuis ma route en montant allègrement le col du Haut de la Côte puis, tout de suite après, celui de Grosse Pierre, pour rejoindre La Bresse. Les jambes tournent nickel, avec la sensation agréable que tout est facile. La surcompensation sans doute ...
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La vallée de Rochesson, en montant Grosse Pierre |
A La Bresse aussi, ça grouille de partout. Un marché des artisans, des sportifs de partout, ... mais ce n'est rien comparé à l'événement de la semaine prochaine : ce sera de la folie pour la manche de coupe du Monde de VTT, avec un Absalon sur ses terres, ou presque, qui ne manquera pas de supporters !
Je descends jusqu'à Cornimont puis reviens à La Bresse par le col du Brabant, très joli, mais pas assez souvent emprunté. Long de 4,5 km, le plus souvent entre 8 et 10%, il offre de jolis panoramas dans un calme digne de plus hauts sommets.
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Dans le rétro, en montant le Brabant |
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Montée du Brabant | | | |
Panorama au sommet.
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La Bresse |
Je reviens ensuite à Corcieux via le col des Feignes, 10 km rectilignes pas trop difficiles, hormis les 3 derniers qui grimpent quand même pour rejoindre les pistes de ski. Mais aujourd'hui, le vent rend cette portion fastidieuse.
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Le col des Feignes |
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Passage au lac de Retournemer |
Après un passage au lac de Retournemer, dont la beauté est inversement proportionnelle à sa taille, je file vers le col de Martimpré, qui me ramène au bercail. La sortie est accessoirement l'occasion pour moi de gravir mon 100ème col de l'année. Oh pas tous redoutables, loin s'en faut, certains même pas répertoriés en tant que tels, à l'instar de la côte des Fèches lors de la route verte par exemple, mais qui présentent tous un D+ non négligeable. Au final donc, 100 km tout ronds, grâce à une petite boucle terminale, en 3h43 pour 1790m D+, dans une fraîcheur tenace. C'est quand l'été ?
Vraiment vous aviez fait une bonne course, merci pour le partage et je vous publiez que des bons articles.
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