Le WE de Pentecôte démarre bien avec une belle sortie "pas trop dure" sur une matinée "à rallonge", ce qui laisse le loisir de vaquer à d'autres occupations le reste de la journée. Après l'avoir un moment envisagée, je reporte à une autre fois une virée du côté du Ballon d'Alsace à cause des prévisions météo concernant le vent, annoncé secteur N-E, et qui vont s'avérer exactes. Préférant rentrer vent de dos, je change donc d'objectif, avec en contrepartie une boucle moins difficile ...
Le départ est très tranquille jusque Raon l'Etape, avec un profil globalement descendant. Tellement tranquille que, tout à mes pensées à St Dié, je me trompe de sortie sur un rond-point et m'engage sur celle qui permet d'accéder à la voie rapide ! Bon, pas de panique, j'évite le radar automatique (!), rebrousse rapidement chemin et traverse ensuite la zone commerciale sans encombres, mais en y perdant quand même 1 km/h de moyenne, et continue via quelques petites bosses longeant ladite voie rapide jusque Raon. Le vent a eu la bonne idée de ne pas encore se lever, cool, je parviens à la bourgade aux 2 églises en une bonne heure.
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La Roche du Corbeau, sortie de Corcieux. |
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Taintrux. |
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La Hollande. |
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Viaduc et Papèterie des Chatelles, Raon l'Etape. |
Je bifurque alors à droite pour enquiller sur la longue, très longue vallée de la Plaine aboutissant au sommet du Donon : 23 interminables km précèdent l'attaque du col à Raon sur Plaine. Pas désagréable au demeurant, sur une route tranquille et relativement rectiligne, cette longue approche en forêt présente un profil plutôt plat jusque Celles sur Plaine puis en faux-plat montant jusque Luvigny, où se dresse un 1er coup de cul, très bref. Je passe à hauteur de la Hallière, haut-fer réhabilité par une association, et de nombreuses stèles commémorant l'assassinat de héros résistants par les nazis. Hélas, vers Allarmont, le vent commence à monter, et je me le prends, comme prévu, plein face ! Néanmoins, j'arrive au pied du col avec un bon 31,5 km/h de moyenne ...
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Col du Donon : boum 10% ! |
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Col du Donon. |
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Col du Donon. |
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Col du Donon. |
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Col du Donon : objectif en vue ! |
Une belle descente me conduit à Schirmeck puis Rothau, dans la vallée de la Bruche, où débute l'ascension du Struthof, ou plus exactement du Champ du Messin. Côté chiffres, cette ascension représente une élévation de 656 m en 11,5 km, sur une pente très inégale : les 2,5 km au début et les 2,5 km de la fin sont très accessibles. Il n'y a en fait que 9 "vrais" km ardus, sur lesquels il faut également jouer du braquet assez fréquemment. Mais le plus marquant sur cette route est sans conteste le passage à hauteur de l'ancien camp de concentration, à mi-pente. Je frémis à la simple pensée des abominations qui ont pu se produire en ces lieux, où on annonçait aux déportés y arrivant qu'ils y entraient par la porte mais en ressortiraient ... par la cheminée ! De la route, on aperçoit une partie du camp, dominé par un grand monument blanc, dont la base renferme les restes d'un déporté inconnu français, et dont l'envolée suggère l'espoir au milieu de la barbarie.
Ça noue les tripes, vraiment ... Je poursuis néanmoins mon effort, avec un nouveau raidillon, avant que la pente ne se radoucisse singulièrement. Cependant, ça monte encore jusqu'à la tour du Champ du Feu, jolie station de ski (alpin et fond) et haut-lieu de l'observation astronomique : au final, ça fait quand même 19 km que ça monte !
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Direction la Charbonnière, vue sur l'Alsace. |
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Arrivée au col de Steige. |
J'enchaîne toujours vaillant sur le très gentil col de la Salcée, au pied du Climont, puis continue de descendre jusque Bourg-Bruche pour récupérer la vallée de la Bruche et sa Nationale. Ça remonte gentiment jusque Saales, tellement gentiment que je reste gros plateau (merci quand même au vent au passage !). De retour dans le 88, les km défilent facilement jusque Bertrimoutier. A partir de là, il va falloir de nouveau un peu monter : le col de Mandray tout d'abord, pour rejoindre la vallée de la Meurthe, à Fraize, puis l'incontournable col du Plafond, pour regagner mon village, qui accessoirement ce WE, fête en grandes pompes les 60 ans de sa reconstruction après avoir été sinistré en 44 par les Allemands qui, fuyant devant l'avancée des forces alliées, pratiquaient la politique de la terre brûlée.
Belle leçon d'histoire et de géographie sur un "coin" des Vosges qu'on connaît mal. Bravo Lionel ! M-Thérèse et Dany
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