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mardi 26 juin 2018

L'Alsacienne 2018 : une vraie tuerie !

1 an après avoir tenté l'expérience de l'Alsacienne, je remets le couvert sur un parcours que je qualifierais d'hors norme en terme de concentré de difficultés : 4727 m D+ d'après mon Garmin peu habitué à faire du zèle : autant dire un Mont-Blanc (avec le trajet pour aller sur la ligne de départ, le compte est bon 😎) !... Comme quoi les Vosges, qui ont de plus en plus la cote, à juste titre, n'ont pas grand chose à envier aux Alpes ! Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, la haute montagne reste magique avec ses paysages à nul autre pareils. 
Cette année, les parcours ont subi un léger lifting avec un départ directement dans le vif du sujet à la sortie de Cernay et un site d'arrivée différent. Résultat : 167 km "seulement" pour un D+ équivalent ... en théorie 😏.

Arrivé et garé dès potron-minet à proximité du site d'arrivée, je m'équipe fissa avant de rejoindre la ligne d'arrivée située à 4 km de là. En traversant Cernay, je reconnais Marie Dessart, la surdouée et fort sympathique amie que Matthieu avait dépannée à la Route Verte. Elle me reconnaît aussi et on va se placer dans les 1ères positions, juste derrière le portillon de départ. 1/2 heure plus tard, la file d'attente formée par les 2000 inscrits mesure au moins 500 m, les derniers ne déclencheront leur puce que 15 min après les 1ers.


Au 1er bip de la puce, on entre directement et sans échauffement dans le vif du sujet : 20 bornes et 1100 m D+ pour accéder au toit des Vosges : le Grand Ballon. Une ascension musclée en 2 partie, avec le Vieil Armand avant l'ascension finale, et la descente vers le col Amic entre les 2. Je gère ma montée sans tenter de suivre qui que ce soit et sans me mettre dans le rouge dans la perspective d'une longue journée. Je rallie le sommet en 1h10, mais là-haut "ils" ont laissé tourner toute la nuit la clim à fond : 7°C seulement et un petit vent bien désagréable. Certains ont été particulièrement prévoyants et sont même partis en "long" !



Au Markstein, je craignais la séparation des groupes en fonction des parcours choisis, mais tout le monde se montre discipliné. J'attrape le bidon que Marceau me tend puis on fonce vers Krüth via une descente ultra rapide : groupe efficace, vent pour une fois favorable, le compteur oscille entre 60 et 80 km/h. Mais il est temps d'arriver en bas car le froid commence à me faire trembler et j'ai les épaules tétanisées et douloureuses.
Notre groupe est essentiellement composé de Belges venus une nouvelle fois en nombre avec notamment Ann Katrin qui finira 2ème féminine. En danseuse, elle se déhanche sur son vélo de manière peu orthodoxe et dessine des zigzags un peu surprenants et parfois gênants pour ses voisins de peloton ; mais bon, elle avance, et plutôt bien ! Je fais le yoyo avec elle, une fois devant, une fois derrière, avant de la lâcher jusqu'au sommet du Bramont, tandis que le groupe dans lequel je me trouvais monte plus vite. Elle n'est malheureusement pas francophone, on n'échange donc que quelques "Hello - Hello again", sans plus. Un col que je suis surpris d'atteindre aussi vite, je ne l'ai pas vu passer ! Il en sera de même sur la Route des Américains, que je monte à ma main tout en rattrapant des participants du groupe m'ayant lâché précédemment : ah ce ne sont plus les mêmes % !
Le retour vers le Markstein est un peu désorganisé, mais un groupe d'une 15aine se reforme pour négocier la descente vers Lautenbach. 18 km pour souffler, faire remonter la moyenne et s'alimenter. Pour l'instant les jambes tournent nickel, le cardio est dans la zone habituelle, et je me trouverais apparemment dans le 3ème groupe de la course : les voyants sont au vert !
Oui mais cette année, une variante imprévue nous attend. Sans doute pour cause de travaux, nous sommes déviés à mi-pente vers une retorse route forestière qui, avant de descendre très brutalement, nous offre un supplément de D+ pour le moins douloureux (+/- 200 m D+ supplémentaires !). J'ai un peu de mal à remettre en route et je me fais légèrement décramponner, mais je recolle dans le toboggan nous ramenant vers l'itinéraire normal, malgré une petite chaleur consécutive à un freinage un poil tardif, après avoir péniblement doublé un gars descendant comme une enclume en plein milieu de la route. Avec cet imprévu, c'est raté pour faire remonter la moyenne ...
Ça bombarde ensuite jusqu'au pied du Bannstein, aimable petite bosse dans laquelle je ne peux suivre mes désormais ex-compagnons de route. Soit j'étais dans un groupe finalement trop fort, soit j'ai un coup de mou ! Je dirais 1ère réponse, mes vitesses ascensionnelles étant dans mes standards ...
Se profile désormais le triptyque de la mort : Firstplan - Petit Ballon - Platzer : quasi 2000 m D+ en 60 km ! Je commence à doubler des concurrents du moyen parcours, tandis que quelques avions s'étant sans doute arrêtés à des ravitos me dépassent. Mais impossible d'en avoir la certitude, et ce sera le gros point à revoir côté organisateurs je pense, tant la course est illisible. Partir à 2000, soit, avoir le choix des parcours en cours de route, pourquoi pas, mais sur la route, impossible de savoir qui fait quoi ! "T'es sur la petite ?" ... "Tu fais la grande ?" ... "Short or long ?" seront les questions du jour. Aucun dossard distinctif, c'est très embêtant, encore plus pour ceux qui jouent le classement général, ce qui, certes, n'est pas vraiment mon cas ...
J'attaque le Firstplan en mode gestion, un peu déconfit d'avoir raté d'une 100aine de m l'aspiration du groupe, désormais à 400 m. Le début du col jusque l'embranchement vers le couvent St Marc est facile et permet de se remettre dans le rythme, tandis que la 2ème partie nécessite un braquet plus petit ; mais rien d'insurmontable. Un paquet se reforme pour une belle descente : là où j'avais été gêné par la circulation en 2017, nous filons sur une descente sans piège mais assez technique quand même, avant de poursuivre confortablement dans les roues vers Wasserbourg.
C'est là que les dents commencent à grincer, notamment dans le mur au milieu du patelin. Pas de panique, surtout après ce que j'ai pu voir en Suisse 😜, je sais à quoi m'attendre sur ce versant le plus ardu du Petit Ballon. Jusque la ferme auberge du Ried, ça déboîte grave : une forêt cruelle pour les plus faibles, tous les attardés du 125 km, et ils sont légion, le confirmeront, intraitable pour les autres comme moi qui y laissent pas mal de gomme. Bien que les 3 derniers km soient moins revêches, le temps commence à me sembler un peu long : c'est donc une délivrance de franchir le sommet après +/- 47 min d'ascension. La descente qui se profile n'est pas vraiment reposante, avec une route bosselée qui nécessite une vigilance de tous les instants. J'ai englouti un dernier gel pour affronter l'épouvantail du parcours : ce satané Platzerwasel qui va hanter les nuits de bon nombre de concurrents. Très honnêtement je ne rigole pas non plus et effectue la majorité de l'ascension scotché à 9-10 km/h, merci le 34x32 ! Mais je ne me souviens pas avoir vu autant de cyclos à l'agonie sur cette pente, n'épargnant apparemment pas non plus quelques ténors victimes de défaillances à l'avant de la course. Certains s'arrêtent dans le fossé, d'autres à pieds, quand la majorité avance on ne peut plus laborieusement. A défaut de me donner des ailes, doubler tous ces congénères me booste un peu le moral et me fixe des repères visuels ainsi que des objectifs à court terme. Question classement, je ne sais pas vraiment où je me situe mais une évidence s'impose : je ne suis plus trop dépassé ... De toutes façons, qu'importe, quelles que soient les ambitions au départ, les km et la fatigue aidant, la seule chose importante est de rentrer. C'est d'ailleurs, je crois, l'esprit fondateur du cyclosport : accomplir un défi et obtenir une victoire sur soi-même.




Outre ces considérations philosophiques, il faut bien continuer de pédaler ! Je chope mon dernier bidon avant d'achever cette terrible ascension avec le coup de cul final du Breitfist, qui débouche, enfin, sur la route des Crêtes. Les 4000 m D+ sont allègrement franchis depuis un moment, mais il reste un peu de pain sur la planche. Tout d'abord, rallier le col du Haag convenablement. Je trouve quelques roues bienvenues tout en prenant quelques relais douloureux, avant d'attaquer les 2 km pour remonter au Grand Ballon : sans être supersonique, cela passe convenablement, cool ! Malgré une faute de concentration et une erreur de trajectoire à l'entame d'un virage pavé, me valant une dernière petite frayeur, la descente jusqu'au col Amic qui s'ensuit est un pur bonheur, car c'est l'ultime occasion de prendre de la vitesse, et mentalement, cette fois, "ça sent" vraiment "bon l'écurie" !
Nonobstant, il reste quelques gouttes de sueur à verser ! Primo, remonter vers l'Hartmannswillerkopf, paradigme de la boucherie de la guerre des tranchées avec 25 000 morts en 1915. Aujourd'hui, je l'avoue, je n'ai guère de pensées pour ces héros du siècle passé et reste l’œil rivé sur l'asphalte qui me ramène vers l'arrivée : une dernière portion plutôt descendante, mais pas trop, nous ramène au pied de la dernière vacherie du jour. Une arrivée au sommet, c'est toujours sympa en théorie, mais sur le moment, je vous promets que ça fait nettement moins sourire ! Le dernier 1,5 km représente 175 m D+, tout est dit ! Bon, comme l'an passé, de délicieuses et blagueuses pancartes égaient l'ascension et détournent l'attention :



... et puis la sono et le speaker qui deviennent audibles ... la sortie de la forêt ... un dernier bip : c'est gagné !

Après être redescendu à Cernay, place à l'analyse de la journée. Tout d'abord, le chrono de 7h07 (167,7 km - 4727 m D+ - 23,5 km/h) me déçoit quelque peu, moi qui voulais améliorer ma moyenne de l'an passé ; mais apparemment toutes les moyennes sont à la baisse cette année : ma vitesse de 2017 (95ème) me placerait à la 47ème place cette année ! Ceci dit, l'absence de départ fictif (une 10aine de km à +/- 30 km/h quand même) et la déviation du Markstein ont anéanti mes ambitions, ce qui montre à quel point ce parcours est vraiment impitoyable. Damien Richard, émérite cyclosportif local jouant régulièrement le top 10, et n'ayant lui-même pas survécu au terrible Platzer, ne me contredira sans doute pas ! Peut-être aussi n'avais-je pas d'aussi bonnes jambes qu'escompté, moi qui comptais profiter de la dynamique de mon 300 du mois dernier. Les effets de la surcompensation ont été sensationnels pendant 3 semaines : il aurait fallu que l'Alsacienne ait eu lieu le 10 juin !
Niveau satisfactions, je flirte avec le Top 100 que j'avais intégré en 2017. Mais avec une participation en nette hausse, ma 103ème place scratch est finalement et statistiquement plus flatteuse, 4 féminines se classant avant moi, dont Ann Katrin, 2ème, qui arrive 15 min plus tôt (la 1ère, une extraterrestre de mon âge, arrive elle à seulement 10 min du vainqueur !!!). Dans ma catégorie d'âge, je termine au 17ème rang sur les 127 quinquagénaires engagés, ce qui est plutôt gratifiant.
Du côté des copains :
Sur le petit parcours (90 km - 2500 m D+) J-Charles termine 318ème en 4h52 et Florian se classe 184ème en 4h17.
Sur le moyen (125 km - 3700 m D+) la sympathique Marie se jugeant un peu juste pour le grand parcours, a dominé les débats féminins de la tête et des épaules et remporte la mise à 25,1 km/h avec 33 min d'avance sur la 2nde ! Cette magnifique perf la place même 16ème scratch, une vraie championne !
Et Matthieu dans tout ça ??? Ce n'est pas dans ses habitudes, mais il a dû déclarer forfait 😕. Ayant eu l'opportunité de dernière minute de réaliser le Tour du Mt Blanc en randonnée cette semaine (210 km - 10 000 m D+ en 7 jours), il est rentré avec d'intenses douleurs rotuliennes l'empêchant de pédaler. Au repos forcé, il a néanmoins tenu à m'accompagner et à m'héberger comme convenu : avec son père Marceau, ils m'ont passé les bidons et photographié malgré tout. Un formidable exemple de fidélité et d'amitié qui m'a un peu gêné et profondément touché. Un grand merci à eux qui m'ont permis de tenir mon rang sans m'arrêter pendant la course tout en gardant la logistique préétablie.
Je vais désormais pouvoir me projeter vers de belles randonnées estivales, avec du D+ au programme et des prérequis bien validés !

Le parcours :


9 commentaires:

  1. Merci Lionel pour ce magnifique reportage.
    Profite bien de cet été pour vivre ta passion.
    Cordialement

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  2. Bonjour Lionel. Merci pour ce beau récit qui illustre bien les émotions que l’on peut vivre sur nos routes alsaciennes. Belle fin d’été sportif à vous. L'Alsacienne

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  3. Une fois n'est pas coutume, j’ai vécu la course de l’extérieur. J’ai pris beaucoup de plaisir à ravitailler mon acolyte Lionel. Félicitation pour ta belle performance ��.
    J’ai également pu ravitailler Marie Dessart au sommet du Col du Platzerwasel. Félicitation pour ta victoire et pour ta très belle place au scratch. Une très grande Championne avec de vraies valeurs ��. Matthieu

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  4. Quel plaisir de te lire. Marie Dessart

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  5. bravo Lionel, belle performance. JPP

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  6. Impressionnant les ratio d+/km de toutes les épreuves !!!!
    Bravo pour ta place ! Brigitte

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  7. je confirme une véritable hécatombe au sommet du Platzerwasel... Marceau

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  8. Salut Lionel
    Félicitations pour ta prestation en vélo en plus ta page est super
    bien amicalement
    jean Charles

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