Diapo

La Roche du Diable.
Majestueuse et pittoresque Route des Crêtes.
Matinée lumineuse, forêt de Corcieux.
Une journée dantesque ...
Route de la Tour Madeloc.
Mer et montagne ... Col de Banyuls.
La magie des Bagenelles.
La vallée de Wildenstein depuis la Route des Américains.
Sports d'hiver.
Super Planche des Belles Filles.
A la limite ... Hauteurs de Corcieux.
Balcon sur Gérardmer.
Reculée de Beaume les Messieurs.
Col du Lauvy.
Symétrie parfaite à Longemer.
Panorama depuis le Col de Châmont.
Au pays de Dali ... Cadaquès.
50 ans ... 50 Hohneck !
Le magnétisme du Mont Ventoux.
Petit Ballon.
Tricotage confiné secteur Vienville.

mercredi 18 mai 2022

Granfondo Vosges 2022

Après une 1ère participation en 2019 sous un ciel très maussade, je décide de retenter ma chance cette année sur cette cyclo au départ de La Bresse "station" qui n'a plus grand chose à envier aux 3 Ballons, en témoigne l'invraisemblable cohorte belge ou batave composant la grande majorité du peloton. Le parcours, moins mythique que celui de son aînée, n'en est pas moins exigeant avec une succession de petits cols sauvages et abrupts qui vont rendre la course sélective et diablement éprouvante. Avec le soleil et les 1ères chaleurs, la journée promet donc d'être belle ...


En place dans le sas 1/2 heure avant le départ, Matthieu et moi sommes déjà précédés d'une bonne centaine de concurrents : il ne fallait pas être en retard ! L'attente est interminable, puis à 8h00 pétantes, on enclenche les pédales pour un peu moins de 180 bornes ...

 

Le départ ? Une dinguerie ! C'est un critérium ou bien ??? Ça double de partout gros plateau jusqu'au sommet des Feignes et mon moteur de vétéran peine à monter si brutalement dans les tours. La descente vers La Bresse n'est pas de tout repos et se fait à fond également puis se profile le 1er col, loin d'être le plus difficile du jour : la Croix des Moinats, qui devrait servir à écrémer la course. Je monte à plus de 20 km/h et à 7s de mon PR et pourtant je continue de me faire doubler : mais qu'est-ce qu'ils ont mis dans leurs frites les gaillards ??? Matthieu déjà loin devant monte quant à lui gros plateau, à plus de 30 km/h pour rester dans un bon wagon de (très) costauds ...

Je connais bien la descente très bosselée du droit de Cornimont, ce qui me permet de la négocier à une bonne vitesse, en espérant intégrer un bon groupe pour la transition vers Saulxures. Un paquet intéressant se forme d'ailleurs devant moi, à une 20aine de m. Le cœur au taquet, je me mets à plat ventre pendant plus de 5 min, le compteur à 50-55 km/h sans parvenir à faire la jonction ! Mais c'est complètement barj' cette histoire ! Je commence même à me demander si je ne vais pas devoir me taper 150 bornes en solitaire ...


Heureusement, la suite va me prouver que non, il y a encore pas mal de monde derrière !!! Je monte le Morbieux un peu de travers, déconcerté de me faire autant doubler sans pouvoir prendre la moindre roue et avec l'impression de courir à contretemps alors que les jambes ne sont pas mauvaises ... Après une descente rapide mais prudente, on traverse Ramonchamp comme des balles en direction de l'épouvantail du jour : la route de la Colline. Attention, ne pas se fier à cette douce appellation !!! Avec 2,7 km à 10% de moyenne parsemé de quelques épingles à 15% ... c'est une véritable tuerie !

Dans ces conditions, ça toxine un max pour tout le monde forcément. Je m'en sors plutôt bien, à quelques secondes de mon PR, et commence à doubler quelques concurrents, ouf ! Bon, pas vraiment le temps de souffler sur la route des Forts, où je dois encore m'accrocher pour tenter de prendre la bonne roue. Je ne suis plus seul, mais pas moyen qu'un véritable groupe se forme. On trace à mort jusqu'au col du Mont de Fourche où je me retrouve de nouveau isolé à l'occasion d'une belle remontée de +/- 4 km. Au sommet, je me fais la peau pour rester avec quelques concurrents ayant terminé l'ascension avec moi puis fais le jump pour intégrer un paquet plus important juste devant nous : après 60 bornes de chasse-patate, me voilà enfin dans le bon groupe : c'est pas trop tôt ! Néanmoins, pas question de musarder pour rester dans les roues. J'essaie d'intégrer le milieu du peloton pour limiter l'effet d'élastique, mais sur certaines portions de faux-plat, ce n'est vraiment pas de la tarte ! 

On arrive au col de la Demoiselle où on traverse la nationale avant de profiter, enfin, au prix d'un nouveau sprint énergivore pour recoller, de 10 km tranquilles jusque Plombières. 43 km/h sans forcer, waouh, ça fait du bien !

Au village aux 1000 balcons, c'est un peu le bazar avec des travaux au pied de la montée. Ça passe limite entre un camping-car et les barrières et voilà Marceau en haut de la côte qui me tend comme convenu mes bidons à la volée pour le reste de la course. Presque comme en F1 pour un pit-stop mais sans s'arrêter : jeté/attrapé de bidons en moins de 3 secondes ! Merci Marceau, j'ai ainsi pu rester dans le bon groupe pour un bon moment ...

C'est un peloton assez conséquent qui roule désormais sur le toboggan vers Xertigny. Je savoure ces km au chaud où la moyenne remonte sans trop forcer, et où on finit même par rentrer sur un paquet qu'on avait en ligne de mire dans la côte de La Houssière. Je fais de nouveau le forcing dans la descente pour rester avec mon groupe, inutilement hélas car beaucoup de coureurs s'arrêtent au ravito de Hadol. On ne se retrouve alors plus qu'à 3 en chasse d'un groupe, mais à la sortie d'Arches, alors que mon cardio est au taquet depuis 10 min, un petit faux-plat rédhibitoire m'est fatal. La lose, je rate le wagon de très peu et le vois désespérément s'éloigner ... il m'aura manqué 50 m !!!

Bon, c'est rageant, mais pas dramatique, car à Eloyes se profile la dernière partie de la course, un redoutable enchaînement montagneux où l'aspiration ne compte plus vraiment ... En effet, après 115 km à 31 km/h de moyenne et déjà pas mal d'efforts consentis, les 62 derniers km vont bien déchirer, avec pour commencer le col de la Bisoire. 4,5 km >10%, tout un programme. Surtout pas de panique, s'accrocher en gérant le cardio, le sommet finira par arriver ! Bon ça ne passe pas si mal, c'est plutôt sur la route vallonnée qui contourne le massif avant de redescendre vers Tendon que je ne parviens pas à relancer la machine. 

C'est au pied de route du Faing Janel que la 1ère crampounette se manifeste, cuisse droite ! Je pédale "de coin" pendant 1 km puis c'est reparti en moulinant au maximum, je lâche même 2 gars et en rattrape 3 autres pour la descente vers Le Tholy où le SAMU vient d'intervenir pour un grave accident, j'entends même l'hélico arriver pour l'évacuation d'un concurrent qui a apparemment tapé une voiture au feu sous la fromagerie. Bon courage à lui ...

Un petit arrosage préventif sur les cuisses et c'est parti pour l'ascension vers le Haut du Tôt. Je gère calmement la 1ère partie très pentue en compagnie d'une armoire à glace batave dont les incessants jurons ne lui sont d'aucun secours : hé, fallait prévoir des braquets de montagne mon gars !!! La suite est plus digeste. J'emmène un plus petit braquet qu'à l'accoutumée, certes, mais au vu des préalables, je monte plutôt correctement.


Au sommet je m'arrête rapidos au ravito pour remplir les bidons avec de l'eau judicieusement distribuée en mode self à de nombreux robinets qui évitent de faire la queue aux stands. En moins d'1 min, me voilà reparti vers la descente ultra rapide en direction de Menaurupt puis Rochesson. Je m'asperge d'eau pour refroidir le capot et attaque le long faux-plat vers le pied des Bas-Rupts. 


Seul, je commence à rattraper des concurrents de la Mediofondo, mais je sens bien qu'il n'y a plus guère de chevaux sous le capot ... Cela se confirme rapidement dans Grossepierre où je suis un peu (carrément) à l'arrêt dans les % plus exigeants. De nombreuses minutes de perdues mais plus trop les moyens de faire la course, désormais je pense juste à rallier l'arrivée. 


Après une descente très moyenne vers La Bresse, il reste une petite 10aine de km pour remonter à la station. Je mouline patiemment sur le loooooong faux-plat que je parviens à négocier assez honorablement nonobstant un vent bizarrement défavorable et une inévitable crampe, cuisse gauche cette fois, avant les 2,5 km de vraie remontée vers la ligne d'arrivée située sur le parking. Une fois celle-ci franchie dans un dernier ahanement, je "tombe" du vélo (presque vrai dans les faits, mes jambes ne me portant plus guère) pour reprendre mes esprits.

 

Place aux chiffres et à l'analyse : je termine la course en 6h42, contre 6h38 en 2019, et me classe 513ème sur 1053 classés, un brin décevant, et 31ème sur 109 dans ma catégorie 55-59 ans, plutôt correct ... mais loin du 1er qui termine en 5h33 (32 km/h de moyenne !), loin de la 1ère féminine (5h36), tandis que le le 1er +60 ans réalise 5h51 (>30 km/h !) et que le scratch se joue en moins de 5h (36 km/h de moyenne !!!) : de sacrés avions de chasse ... ce qui confirme que le niveau était très relevé.


Avec le recul, il apparaît que j'ai grillé pas mal de cartouches dans la 1ère partie de course, en atteste ma courbe de FC : avec 166 puls de moyenne, le moteur a été rudement mis à contribution, ce qui a sans doute un peu (beaucoup ?) obéré ma fin de course où les jambes ne répondaient plus vraiment. Il faut dire que la semaine qui a précédé n'a pas été favorable au repos et à la surcompensation non plus : un voyage scolaire à Paris encadré de 2 A/R dans le Nord pour de tristes raisons (voir la fin de l'article) ... pas vraiment l'idéal pour préparer une course. Quant à la qualif  UCI, elle se jouait en 6h27 dans ma catégorie, une marche trop haute pour moi aujourd'hui, peut-être l'année prochaine ??? 😎😆😁

Matthieu de son côté, a fait une sacrée course : 51ème en 5h17 (33,6 km/h), il améliore son temps précédent de 15 min !!! Cette perf de haut rang le qualifie pour les championnats UCI qui auront lieu en septembre en Italie, sur un circuit montagneux au départ de Trento (Italie) lui convenant parfaitement, et où il risque bien de faire valoir ses qualités de grimpeur, galvanisé par le maillot de l'équipe de France sur son dos !!! Et mon petit doigt me dit qu'on en reparlera ...


Toute la journée, mes pensées se sont tournées vers Mamie Marcelle qui nous a quittés vendredi dernier. La grand-mère d'Isabelle mon épouse s'est éteinte une semaine après avoir fêté ses 98 ans ... Un quasi siècle bien rempli à choyer ses proches au pays de la dentelle. Voici les textes qui ont été lus lors de ses obsèques.

Texte de présentation :

Marcelle Davoine est née le 30 avril 1924 à Caudry. Elle devait se prénommer Maximilienne mais un officier d’Etat Civil, trouvant ce prénom trop long, en décida autrement : Ce sera Marcelle. Rentrant chez lui pour annoncer la nouvelle, son père Louis changea également de prénom, il se fit appeler Arthur par son épouse et sa belle-mère, très mécontentes. Elle était de cette génération qui a connu la guerre, où les drames familiaux se vivent en silence, avec pudeur. Dans son sommeil, elle entendait encore parfois claquer les bottes des patrouilles allemandes qui passaient devant la maison. De la guerre, elle trouva également l’homme de sa vie, Raymond, qu’elle connaissait depuis l’enfance, le copain de son petit frère. Ils se marièrent en 1947.
De leur union naîtront 4 enfants :
-    2 filles Claudine et Annie puis 2 fils, Alain et Jean-Marc.
D’un naturel dynamique, souriante et joviale, elle représente un siècle rempli de travail, de vacances en camping, de tendres moments en famille.
Toute son existence n’aura finalement tenu qu’à un fil :
-    le fil du tisserand, le métier de son père
-    le fil des voiles qu’elle raccommodait avec finesse et patience
-    le fil de couturière pour les vêtements qu’elle confectionnait
-    le fil de dentelle, activité et savoir-faire artisanal qui nourrira sa famille sur 3 générations
-    le fil de laine, qui habilla et réchauffa tant d’enfants.
-    Ce lumineux fil doré qui la liait intimement à chacun de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses arrière-petits-enfants.
Veuve en 2009 et privée des « M’femme » ou des « M’poule » que son mari prononçait amoureusement chaque jour, elle se raccrocha à la joie de voir sa famille s’agrandir et d’avoir ses touts petits autour d’elle. Elle s’est éteinte ce vendredi 6 mai à son domicile entourée et chérie des siens.

Texte lu par les petits-enfants :

Oh Mamie, Oh Mamie Blue
Petits, on pensait que Nicoletta avait écrit cette chanson pour toi. Aujourd’hui, on sait que non mais elle aurait dû !
Nous étions ton île aux merveilles, différents mais pareils,
Nous sommes les petits enfants d’une femme au cœur tout grand,
Les yeux de notre grand-mère, on les sait déjà très fiers,
et bien loin de se taire, on les espérait centenaires …
Alors aujourd’hui, les cœurs de tes 9 petits-enfants,  de leurs valeurs ajoutées,  de tes 17 arrière-petits-enfants  sont tout serrés,  parce que chacun d’entre nous avait tissé une relation privilégiée avec toi, à tel point qu’on pensait tous être ton ou ta préféré.
Que de merveilleux souvenirs et comment choisir parmi tous ces moments partagés ?
Nos parents nous confiaient à toi - avec nos mots d’enfants - « cachun » notre tour, avec pyjamas et « chismes » de nuit. Alors naturellement, nous t’avons aussi confié nos enfants.  
Votre foyer était notre camp de base entre cousins et notre refuge : nos descentes sur la rampe dans l’escalier, ou au-dessus de l’escalier…Tous ces mercredis passés,  où tu faisais preuve d’une patience incommensurable, partageant un panel d’activités : les inlassables parties de cartes ou de bidets, les devoirs d’école pour lesquels tu ne nous mettais aucune pression. Les vacances  en famille en caravane, les cornets de frites dans des filtres à café le dimanche soir  devant « ça cartoon » ou « Benny Hill », il faisait bon grandir dans ta maison. Grâce à toi aussi, rattraper une maille de tricot n’est plus un secret pour aucun d’entre nous. Mamie aux doigts de fée, tu nous as tous habillés, de la layette au pull irlandais, en passant par le châle et les mitaines, tu nous as tellement réchauffés.
Plus tu avançais en âge, plus tu rajeunissais avec nous. Toi qui rêvais d’être basketteuse, tu nous as suivis partout : la salle de danse, de gymnastique, de handball, le stade de foot, les écuries... Tu étais notre 1ère supportrice !  La passion du sport t’amenait aussi à regarder assidûment le Tour de France et l’attention de Bernard Hinault faisant signe lors d’un Paris Roubaix t’a fait longtemps rêvée.  
On mangeait bien chez toi, et tu mangeais bien chez les autres. Gourmande et gourmet, tu appréciais chaque petit plat accompagné d’un bon verre de vin, avec modération bien sûr. Au fil des retrouvailles en famille, tu découvrais également quelques liqueurs locales, les Vosges comme Majorque ont apprécié ton intérêt.
Pendant des décennies, ton côté globe-trotteuse s’est largement affirmé. Ces dernières années, tu as davantage arpenté les plages de Berck, avec ou sans roulettes, bravant même les tempêtes avec ton K-way ou ta capuche pour franchir la distance qui te séparait du marchand de glace.   
Pour nous tu incarnais une femme moderne : Coquette, toujours apprêtée mais sans fioritures, tu sentais si bon. Nous n’avons pas encore eu le temps de féliciter Yves Rocher pour son Elixir Jeunesse, ni le cœur d’avertir Damart de sa faillite annoncée avec ton départ.
Tu mettais une grande énergie à maintenir ta mémoire intacte : le soir en t’endormant, il était fréquent que tu te rappelles dans l’ordre chronologique les dates de naissance de chacun des membres de ta famille. Les sudokus étaient moins efficaces, bien souvent tu regardais trop tôt la page des solutions.
Tu étais Notre mamie. Mais par ton attention et ta bienveillance, tu es devenue la « Mamie Marcelle » de tellement d’autres personnes, enfants comme adultes, bien au-delà du cercle familial.
De là où tu es, veille bien sur tes enfants, pour que, comme ils l’ont fait pour toi, nous ayons la chance de prendre soin de nos parents le plus longtemps possible.  Nous sommes tous riches de toi.                   Nous garderons précieusement ton regard pétillant quand tu étais entourée. Pour tout ce que tu étais, mamie, nous te continuerons.
Ecoute notre rengaine,  Elle veut juste dire à quel point « on t’aime »…

Merci à Audrey pour ces belles paroles


Le parcours :


Données Strava :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire